Et de cinq ! Après Fillon, Copé, Le Maire et Kosciusko-Morizet, voilà qu’Henri Guaino, ex plume certifiée de Nicolas Sarkozy affiche son intention de se présenter à la présidence de l’UMP. C’est ce qu’il a déclaré dans les colonnes du Figaro ce mardi et, pour être certain d’avoir été entendu, il l’a aussi confirmé au Parisien, à L'Express et à LCI. Pour se justifier, il invoque de nobles desseins, à savoir éviter le choc Fillon-Copé. « C'est une décision qui ne se prend pas à la légère. Je n'avais pas, au départ, l'intention de me lancer dans cette aventure. C'est la tournure qu'a prise le débat qui m'a poussé à prendre cette décision », explique Henri Guaino. « Le débat à l'UMP ne peut se résoudre à cet affrontement dans lequel beaucoup d'adhérents, et moi le premier, ne se retrouvent pas. A-t-on jamais vu une élection où seuls deux candidats auraient le droit de se présenter ? », se demande-t-il. Ne serait-ce pas une allusion directe au duel Fillon-Copé ?
Puis avec emphase, il déclare qu’ « Après mûre réflexion, une réflexion qui a cheminé tout l'été », son ambition est de « parler à la France du non ». Et lorsqu’un journaliste de LCI lui fait remarquer que la barre des 7 924 signatures nécessaires au parrainage sera extrêmement difficile à atteindre en 15 jours, il déclame avec beaucoup de modestie : « Le 18 juin (1940), le général de Gaulle ne s'est pas demandé s’il y avait beaucoup de monde avec lui! ». Et lorsque c’est au tour du Figaro de lui faire observer qu’il occupe le même créneau de gaulliste social que François Fillon, il rétorque : « Si je retrouvais ma conception du gaullisme ou du séguinisme dans l'un des candidats, je ne me présenterai pas ». « Moi je veux qu'à l'UMP, on soit fier d'être gaulliste, je veux incarner cette fierté ». Pourtant… pourtant, on murmure dans les rangs de l’UMP : « Guaino est candidat pour affaiblir Fillon », et ça chuchote encore d’après une source de l’AFP : « C'est une démarche individuelle qui n'ira pas jusqu'au bout » ...
Véronique Pierron