La Libération de la Corse enfin célébrée par l’Etat

dimanche 6 octobre 2013

8 octobre 1943. Les combattants marocains, les « Goumiers » ont progressé de l’ouest de la Corse jusque Bastia. L’ile de beauté est un an avant la Libération, le premier département libéré. Tout commence au lendemain de la signature d’un armistice entre les Alliés et le gouvernement italien, le 8 septembre 1943. La Résistance corse déclenche l’insurrection et libère Ajaccio. Puis tout s’enclenche et le 15 septembre débarquent les 4000 hommes du 1er régiment de tirailleurs marocains. Les Goumiers vont laisser un souvenir héroïque en Corse en s’illustrant notamment dans la bataille pour la possession du col de Teghime, en Haute-Corse, défendu avec ténacité par les unités ennemies. Les combats acharnés durent du 29 septembre au 3 octobre. le capitaine Then entre, à la tête du 6e Goumiers, dans Bastia libéré le 4 octobre et des combattants du 1er Choc hissent le drapeau français sur la mairie. Les combats de la libération de l’île font, du côté français, un peu plus de 200 morts et 600 blessés.

Ce sont ces combats dont l’héroïsme était tombé dans les oubliettes de l’histoire, éclipsé par les débarquement en Provence et en Corse, que le Président de la République a entendu honorer par son déplacement vendredi, sur l’Ile de beauté. Oubli qui laisse toujours une blessure vivace chez les Corses qu’entend apaiser aujourd’hui cette visite présidentielle. Sur l’Ile les commémorations ont débuté le 8 septembre, date officielle de l’appel au soulèvement contre les occupants allemands et italiens. François Hollande ne sera pas seul et sera rejoint par le frère du roi du Maroc Mohammed VI, le prince Moulay Rachid, et par d'anciens combattants marocains qui avaient joué un rôle décisif dans la libération de la Corse.

Du passé au présent …

A la citadelle d’’Ajaccio, le chef de l’Etat a visité la cellule de Fred Scamaroni, Compagnon de la Libération, qui s’était suicidé plutôt que de prendre le risque de parler sous la torture. Puis, le chef de l’Etat s'est rendu sur le plateau de Ciniccia, haut lieu de la Résistance, à proximité du village de Levie (Corse-du-Sud), avant de rejoindre Bastia pour tenir un discours sur la Libération de l'île, proclamée officiellement le 4 octobre 1943.

Cette visite pourtant ne s’arrête pas à un voyage dans le passé mais de façon symbolique, François Hollande a déposé une gerbe sur le lieu de l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio. Une façon de souligner que le rythme des homicides n’a pas décéléré – 17 depuis janvier – malgré les mesures de lutte contre le crime organisé annoncées il y a presque un an en Corse, par les ministres de l'Intérieur Manuel Valls et de la Justice Christine Taubira. Enfin, le chef de l’Etat s'est entretenu avec les élus locaux, soit une semaine jour pour jour après le vote par l'Assemblée de Corse d'un rapport préconisant d'accorder une place spécifique à l'île dans la Constitution française. Evolution institutionnelle dont l’objectif serait de renforcer la décentralisation de l’île mais qui exigerait sans doute, une réforme constitutionnelle car la majorité des trois cinquièmes requise au Congrès paraissant difficile à réunir.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

La Résistance corse (Europe 1)

Les Goumiers (France TV Infos)

L’assassinat du préfet Claude Erignac (France 3)

 

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