La paix à l’UMP avec la fin du R-UMP ?

jeudi 17 janvier 2013

Il y eut des embrassades devant la presse, l’absence de tout représentant du R-UMP à la conférence des présidents de l’assemblée nationale, mardi matin…  Mais malgré toutes ces effusions un soupçon médiatisées, le nouvel ordre instauré à l’UMP ressemble davantage à l’instauration d’une guerre des tranchées qu’à une paix négociée sous un ciel serein. Il faut revenir quelques semaines plus tôt, au moment où l’UMP ressemblait à une grande fille au bord de la crise de nerf. C’est là, dans une atmosphère d’insurrection que les fillionistes avaient divorcé des copéistes en créant le Rassemblement-UMP qui a servi d’abri aux 73 députés scissionnistes. 

Retour au présent. « Il y a la même volonté unanime de tourner la page », s'est réjoui Jean-François Copé avec un petit sourire d’agneau, tout heureux d’assurer à nouveau ses fonctions de président alors qu’un filloniste fronce les sourcils en interjetant : « C'est maintenant un président encadré ».  A noter que M. Fillon manquait à la réconciliation devant les caméras, « pris par un engagement personnel »…  Des retrouvailles qui furent aussi l’occasion de présenter une nouvelle direction si équilibrée et paritaire Fillon/Copé qu’on se l’imagine fort bien en armure prête à occuper les tranchées pour démarrer la guerre des nerfs. Mais l’enjeu est de taille. Il en va des nouvelles élections à la direction du parti en septembre 2013. A juger.  Le duo fillionistes Laurent Wauquiez/Valérie Pécresse répondra aux copéistes Luc Chatel et Michèle Tabarot, respectivement comme vice-président et secrétaire générale déléguée. Une belle harmonie.

Mais c’était sans compter le petit couac des vice-présidences. Toujours belliqueux, M. Copé a annoncé quatre nom dont trois étaient, las, copéistes - Jean-Claude Gaudin, Brice Hortefeux, Roger Karoutchi – et un seul fillioniste symbolisé par M. Estrosi. Loin de se démonter, l'entourage de François Fillon a illico-presto  annoncé à l'AFP deux vice-présidents supplémentaires, les fillonistes Gérard Longuet et Henri de Raincourt. Apaisant, l’entourage de Jean François Copé expliquait sibyllin que « les choses évoluent. Elles ne sont pas figées ».  Copé que l’on soupçonne d’ailleurs d’avancer une autre pièce « vice-président » sur l’échiquier en la personne de Rachida Dati, ennemie jurée de M. Fillon pour les municipales à Paris. Qui parle encore de sérénité ?

Pour parfaire cette petite armée en nombre pair, des duos de chocs occupent tous les postes opérationnels: Nadine Morano (pro-Copé) et Dominique Bussereau (pro-Fillon) aux élections, Edouard Courtial (pro-Copé) et Eric Ciotti (pro-Fillon) aux fédérations… Perfectionnistes jusqu’au vice, MM. Copé et Fillon se sont même mis d'accord pour co-présider la commission d'investiture du parti, stratégique en vue des municipales de mars 2014.  Que répondre alors à la fraiche naïveté de cet élu : « Est-ce qu'on ne retombe pas dans un système de barons ? ». 

Véronique Pierron

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