La parité en progrès mais peut (bien) mieux faire

lundi 11 mars 2013

La parité serait-elle à l’image de la journée de la femme : une seule par an ? Pourtant, pourtant… François Hollande avait affiché dès le début de son quinquennat une volonté de faire de l’égalité entre sexes, une priorité en respectant une parité gouvernementale et en rétablissant un ministère du droit des femmes. Et dans le rôle de première ministre du droit des femmes depuis Yvette Roudy en 1984, Najat Vallaud-Belkacem ne peut pas ne pas faire un bilan « conséquent » des actes de son ministère en faveur de la gente féminine. « On a fait beaucoup en peu de temps » a-t-elle affirmé à l'AFP. « Si vous prenez les 40 engagements » de François Hollande pour l'égalité hommes-femmes, « 23 sont déjà atteints et 10 en cours de réalisation », a-t-elle ajouté en évoquant la loi sur le harcèlement sexuel, la création d'un Observatoire national des violences faites aux femmes ou encore le remboursement intégral de l'IVG et de la contraception des mineures.

Les experts et associations interrogés par l’AFP ont reconnu des progrès même s’il reste du chemin à faire. Parmi les progrès, Maxime Forest, docteur de l'IEP de Paris et membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, estime qu’à la différence des gouvernements précédents, les femmes ministres ne sont pas des alibis. Pourtant, on peut rétorquer à l’instar de Lydia Guirous porte parole du club « Future au féminin » que « dans le gouvernement précédent, on avait une femme à la Défense, une à l'Economie, une à la Justice ». « Quand on examine la répartition des ministères, relève-t-elle, il existe une vraie asymétrie entre hommes et femmes », avec « une seule femme occupant un ministère régalien », Christiane Taubira à la Justice.

La parité n’est pas la priorité ?

Pour Maya Surduts la porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes « la parité n’est pas la priorité » en raison de « l’urgence économique et sociale ». Pour elle, l’important qui reste à régler se trouve plutôt dans le « manque d’information » sur la contraception, la généralisation des temps partiels et les « 500 000 places de crèche » à créer. Anne-Cécile Mailfert, porte-parole d'Osez le féminisme (OLF) va dans le même sens et attend encore la réalisation « des revendications comme l'hébergement des femmes victimes de violence ou l'abolition de la prostitution », sur lesquelles elle constate des « reculs ».

Mais Najat Vallaud-Belkacem ne se démonte pas face aux critiques et affirme que la parité gouvernementale aura un « effet vertueux d'exemplarité pour la société ». La ministre avocate de la parité plaide pour que «  l'ensemble des instances électives » soient paritaires et brandit comme un étendard la réforme du mode de scrutin départemental instaurant l'élection d'un binôme homme-femme, portant ainsi de facto de « 13 à 50 % » la proportion de femmes élues. Mais au fait… La parité, ce sera peut être simplement le jour où il n’y aura plus de journée de la femme…

Véronique Pierron

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