La réforme de l’éducation prioritaire pour faire reculer les inégalités à l’école

samedi 18 janvier 2014

C’est un sujet sensible qui occupe les politiques depuis des décennies. ZEP, REP, RAR et RSS, CLAIR, ECLAIR, tous ces acronymes ne désignent en fait qu’une seule et même chose, des quartiers difficiles et/ou défavorisés où se situent des établissements scolaires. Il existe aujourd’hui 1099 collèges en zone d’éducation prioritaire (ZEP), c’est deux fois plus qu’en 1982. Et 20% des élèves en France y sont scolarisés.

La réforme de l’éducation prioritaire dévoilée par le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon veut corriger les inégalités sociales en renforçant l’action éducative et les moyens dans ces zones en difficulté où souvent le taux d’échec scolaire est plus important qu’ailleurs.

« On fait croire que l’on donne davantage aux ZEP mais c’est faux. On consacre aujourd’hui 50% d’argent public en plus pour un élève du centre parisien que pour un élève de Créteil, » a déclaré Vincent Peillon sur RTL en souhaitant mettre fin au favoritisme qui prévaut dans l’allocation des moyens.

Ce constat d’échec, le gouvernement y fait face. Il veut replacer les ZEP -qui vont prendre maintenant le nom de REP pour réseau d’éducation prioritaire »- au cœur d’un véritable projet de réforme. Plus de 300 millions d’euros seront débloqués dès la rentrée 2014 pour réduire les écarts de performance à 10% alors qu’ils le sont de 30% aujourd’hui. De la maternelle au lycée en passant par les profs eux-mêmes, tout le monde est concerné.

Une classe maternelle pour les moins de 3 ans sera créée dans chaque réseau d’éducation prioritaire. Au primaire, les élèves en difficulté seront soutenus par un enseignant de plus dans chaque école. Au collège, les élèves bénéficieront d’un meilleur accompagnement : deux heures de tutorat par semaine seront à leur disposition ainsi que des cours en ligne accessibles depuis chez eux.

Autre problème principal, trouver des solutions pour inciter les professeurs à choisir les zones historiquement moins attractives comme les académies de Créteil, Versailles et Amiens, et surtout les encourager à rester dans ces établissements.

Vincent Peillon propose donc une revalorisation des primes en ZEP : en double dans ces établissements réputés difficiles, en hausse de 50% dans les autres, ainsi qu’une facilitation des avancements de carrière. Un allègement des horaires est aussi à l’étude. Au collège, les professeurs bénéficieront d’1h30 de cours en moins par semaine alors que les professeurs des écoles auront 9 jours libres par an pour préparer des projets en équipe ou rencontrer les parents d’élèves. Autre amélioration pour les professeurs, une période de trois jours précédent la prise de fonction sera consacrée à la présentation de l’établissement et à la formation pour les aider à trouver leurs marques.

Le ministre espère que « cumulés, l’indemnité, le temps de service allégé, la formation continue et les perspectives de carrière [seront] suffisamment incitatifs » pour redorer le blason des écoles en zone d’éducation prioritaire.

Fanny Dassié

 

Pour en savoir plus :

Zep : 5 à 10 des établissements vont sortir du dispositif (Le Figaro)

Peillon : 300 à 400 millions réaffectés aux Zep (RTL)

 

 

 

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