Depuis lundi 7 octobre 16 heures, les députés planchent sur l’un des gros poissons de la rentrée parlementaire. Ils ont sous les yeux le texte encadrant la réforme des retraites pour les années à venir, le premier issu d’un gouvernement de gauche. Le texte représente aujourd’hui l’une des priorités du gouvernement. Son examen fait ainsi l’objet d’une procédure accélérée qui s’achèvera au Sénat en fera l’examen à partir de la fin du mois d’octobre.
Sans surprise, l’heure est encore aux économies et l’objectif est d’atteindre l’équilibre des régimes d’ici 25 ans. Pour cela, les 34 articles du projet de loi prévoient notamment un allongement du temps de cotisation pour les jeunes générations, du privé comme du public, pouvant atteindre 43 années de travail. Cette mesure avait alors déclenché la colère de l’UNEF, syndicat étudiant : "Alors que l'âge moyen d'accès au premier emploi stable est actuellement de 27 ans et que la majorité des jeunes n'est actuellement pas en emploi, cet allongement signifie que nous devrons attendre 67 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein", s’était-il écrié. Allié aux difficultés d’intégrer durablement le marché du travail, l’allongement de la durée de cotisation concerne avant tout les jeunes, pour qui le gouvernement a tenté de faire un geste en comptabilisant de façon plus avantageuse le temps consacré aux jobs étudiants et jobs d’été. Des compensations et départs anticipés sont également prévus pour les femmes avec enfant ou encore les personnes travaillant dans des conditions pénibles. Des amendements relatifs au "compte pénibilité" ont ainsi été acceptés, mettant en place un système de point pour chaque individu soumis à des besognes difficiles ou répétitives. Est également prévue par le projet de loi une hausse des cotisations vieillesse patronales et salariales.
En attendant, le gouvernement se refuse pour l’instant à reculer l’âge de départ à la retraite, aujourd’hui fixé à 62 ans pour les personnes nées après 1955. Pour les tenants de l’UMP, il s’agit là d’une erreur puisqu’ils défendent en majorité un départ légal fixé à 65 ans. Et, « sur la question ultra-sensible de la base de calcul des pensions fixée au 25 meilleures années dans le privé et sur les six derniers mois dans le public, pas de révolution à venir », précise 20minutes.
Mathilde Leleu
Pour en savoir plus :
La réforme des retraites arrive à l'Assemblée (LeMonde.fr)