« Le terrorisme ne vise pas un Etat, c'est vraiment un mal absolu » et « face au terrorisme, il faut être implacable ». C’est par ces positions très fermes que Laurent Fabius a tenu à s’exprimer sur la prise d’otages en Algérie qui a fait plus de 20 morts. Interrogé sur l’antenne d’Europe 1 dimanche matin, le chef de la diplomatie française a encore revendiqué « une fermeté absolue » face au terrorisme et « aucune impunité » avant de poursuivre très en verve : « Les terroristes très nombreux qui ont attaqué ce dépôt gazier, ce sont des tueurs, ils pillent, ils violent, ils saccagent ».
Le ministre des Affaires étrangères s’est ensuite insurgé contre ceux qui ont sous entendu que les autorités algériennes étaient responsables du bilan très lourd de l’intervention sur le site gazier. « Ils ont dû répliquer, a-t-il expliqué à l’antenne. Les terroristes, ce sont ceux-là dont il faut parler ». Le ministre a poursuivit sa plaidoirie en faveur de l’intervention algérienne en soliloquant une évidence : « Tout le monde aurait souhaité que l'ensemble des terroristes puissent être mis hors d'état de nuire et que l'ensemble des otages soient sauvés. Mais quand on connaît ou imagine les difficultés avec des dizaines de terroristes totalement armés qui n'ont qu'une idée, de faire sauter tout cela, on mesure bien la difficulté ».
Pas de lien entre les otages du site gazier et le Mali
Laurent Fabius a confirmé par ailleurs que le gouvernement algérien avait tenu à agir sur cette affaire en parfaite souveraineté sans faire intervenir d’une quelconque manière, un Etat allié ou proche. Le chef de la diplomatie française s’est aussi refusé d’établir un lien entre cette prise d’otage en Algérie et l’intervention des forces françaises au Mali. « Une opération comme celle-là [la prise d’une centaine d'otage] n'a pu être montée qu'avec beaucoup de précautions et plusieurs semaines à l'avance à un moment où il n'y avait pas eu d'intervention [française]. Donc, je ne crois pas qu'il y ait un lien », s’est-il défendu.
Enfin, s’adressant directement aux ravisseurs des otages du Sahel qui menaçaient de tuer leurs victimes en cas d’intervention française au Mali, Laurent Fabius les a prévenus : « les preneurs d'otages doivent savoir que s'ils mettaient leurs menaces à exécution, ils risqueraient gros ».
Véronique Pierron