Le FN n’est-il plus "un danger pour la démocratie" ?

jeudi 7 février 2013

Marine Le Pen aurait-elle gagné son pari de « dédiabolisation » du Front National ? C’est en tous les cas ce que semble annoncer le baromètre d'image du Front national édition 2013 réalisé par TNS Sofres du 24 au 28 janvier pour France Info, Le Monde et Canal Plus. La présidente du FN qui voulait banaliser le FN, lui « retirer la tunique de Belzébuth » nourrie du « soupçon d'antisémitisme » qui pèse sur lui a semble-t-il réussi son pari puisqu’aujourd’hui, 47 % des personnes interrogées estiment que le FN « ne représente pas un danger pour la démocratie », soit 8 points de plus qu'en 2012. Des résultats inédits car à titre d’exemple, dans la seconde partie des années 1990, 70% des sondés désignaient ce parti comme un danger. Il s’est considérablement normalisé à droite où 54 % des sympathisants  UMP avouent ne plus percevoir le FN comme un danger. Avec toutefois un bémol important car 63 % des sondés se disent en désaccord avec les idées défendues par le parti d’extrême droite.

Les « maux » descriptifs du FN en mouvance

Pour la première fois, le leader du FN, en l’occurrence Mme Le Pen, est d’avantage désigné comme représentant d’une « droite patriote attaché aux valeurs traditionnelles » (44 % des sondés)  que comme un représentant « d'une extrême droite nationaliste et xénophobe » (43 %). Et c’est bien entendu à droite que la vague FN déborde puisque 54 % des sympathisants UMP considèrent que la représentante du FN représente une « droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles » et 51 % d'entre eux déclarent adhérer aux « constats exprimés par Marine Le Pen, mais pas à ses solutions ». La frontière entre les droites est donc de plus en plus perméable. Alors que 83 % des électeurs de gauche se disent en désaccord avec les idées du FN avec une pointe à 86 % pour le Front de Gauche.

Marine Le Pen désignée comme capable de gouverner

Plus étonnant, la crédibilité que la présidente du FN a gagné et davantage de sondés la voit comme capable de gouverner. Leur proportion est ainsi passée de 31 % en 2012 à 35 % aujourd'hui. De même que le potentiel électoral du FN est important avec 27 % des personnes qui déclarent envisager de voter FN à l'avenir. Une nouvelle crédibilité liée aussi au travail sur son image fait par Marine le Pen pour se défaire de l’image encombrante de son père. Ainsi, elle est perçue comme « volontaire » par 81 % des sondés et 69 % la disent « capable de prendre des décisions » ou « de comprendre le quotidien des Français » (49 %).

Dans la logique de ces résultats, 28 % des personnes interrogées estiment que l'UMP devrait « faire des alliances électorales selon les circonstances » avec le FN et à l'UMP, ils sont 38 % à partager cet avis et 43 % au FN. Toutefois, les territoires sont toujours considérés comme des chasses gardées et 59 % des personnes interrogées ne veulent pas d’alliance UMP-FN pour les élections municipales et 62 % refusent un accord électoral national (53 % à l'UMP).

Véronique Pierron

 

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