Après la victoire de tous les ministres candidats aux élections législatives, aucune révolution n’était attendue pour ce remaniement. Effectivement seuls trois ministres en place ont vu leurs attributions totalement changer. Ainsi Nicole Bricq, experte en fiscalité qui avait elle-même été surprise par sa nomination à la tête du ministère de l’Écologie et s’était récemment attiré l’ire d’associations environnementales, est transférée à celle du Commerce extérieur (qui était dévolu à Pierre Moscovici). Elle est remplacée par Delphine Batho qui, jusque là, officiait en tant que ministre déléguée à la Justice auprès de Christiane Taubira, tandem qui ne semblait pas bien fonctionner. Autre changement, celui concernant Yamina Benguigui, la réalisatrice qui était sous le feu des critiques de ses nouveaux collègues est toujours ministre de la Francophonie mais se voit retirer la charge des Français de l’étranger.

Seule surprise de ce remaniement : le chiffre important de 38 ministres atteint avec l’entrée au gouvernement, toujours paritaire, de quatre nouveaux ministres délégués, parmi lesquels ni Robert Hue, ni membre du MoDem, comme la rumeur d’ouverture le disait. Ce que perd Yamina Benguigui, c’est l’universitaire Hélène Conway, spécialiste de la question en tant qu’expatriée pendant de longues années et sénatrice des Français à l’étranger, qui le reprend, auprès de Laurent Fabius. Un autre sénateur, mais spécialiste du logement, Thierry Repentin, fait son entrée au poste de ministre délégué à la Formation professionnelle et de l’Apprentissage auprès de Michel Sapin. Le nouveau portefeuille de la Décentralisation lui, revient à la sénatrice radicale de gauche spécialisée dans ce domaine, Anne-Marie Escoffier, qui travaillera aux côtés de Marylise Lebranchu. Enfin, le député-maire Guillaume Garot, proche de Ségolène Royal, remporte la charge de l’Agroalimentaire auprès de Stéphane Le Foll.

Quant aux petits ajustements concernant les ministres en place : Benoît Hamon gagne la Consommation, Stéphane Le Foll, la Forêt et Marie-Arlette Carlotti, la Lutte contre l’exclusion. À noter également, la promotion de Sylvia Pinel qui conserve son portefeuille de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, mais devient ministre de plein exercice, le changement de nom du portefeuille de Frédéric Cuvillier, aujourd’hui dédié aux Transports, à la Mer et à la Pêche, et de celui de Michèle Delaunay, qui n’est plus en charge de « la dépendance » mais de « l’autonomie ».

Anne-Laure Chanteloup