Selon l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), chaque foyer jette en moyenne 20 kilos de nourriture par an, dont 7 encore sous emballage. Un gâchis qui a un coût : 400 euros pour un foyer de quatre personnes. Et à l’échelle planétaire, c’est 1,3 milliard de tonnes de nourriture qui est gaspillée. Parti de ce constat « effarant », le gouvernement a décidé de lancer la chasse au gaspillage alimentaire. Et tous les acteurs de la chaîne alimentaire - les producteurs, les marchés, l'industrie agroalimentaire, la grande distribution, la restauration, les collectivités locales, les associations d'aide alimentaire, les associations de consommateurs et les associations de défense de l'environnement - sont mobilisés. À l’issue d’une concertation d'un an, est ressorti le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, qui a été présenté vendredi par le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot.
Et l'objectif est ambitieux : « diviser par deux le gaspillage alimentaire d'ici 2025 ». Le Pacte s'articule autour de 11 mesures « visant à modifier en profondeur nos habitudes de consommation mais également de transformation et de commercialisation des produits alimentaires en France ». Avec tout d'abord un côté pédagogique : une campagne de communication avec le slogan « Manger c'est bien, jeter ça craint ! », une journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire le 16 octobre ou encore un site internet. Et des mesures plus concrètes, comme le remplacement de la date limite d'utilisation optimale » par « à consommer de préférence avant... » et des formations dans les lycées agricoles et les écoles hôtelières. Sera également mise en place sur un an une expérimentation du don alimentaire par les citoyens via une plate-forme numérique.
« Lutter contre le gaspillage alimentaire, c'est un choix contre l'égoïsme, contre l'individualisme, pour une société plus solidaire et plus responsable; car il y a quelque chose de scandaleux, de profondément injuste dans le fait de jeter de la nourriture quand tant de Français dépendent de l'aide alimentaire pour vivre ou que des millions d'hommes, de femmes et d'enfants ne mangent pas à leur faim », a insisté Guillaume Garot. Le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire a reçu le soutien de l’organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (Fao) et du Programme des nations unies pour l’environnement (Pnue).
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
« Le gaspillage alimentaire, c’est 20 kilos de déchets par personne et par an » (Ademe)
Guillaume Garot a réuni l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire pour signer le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire (Ministère de l’agriculture)