La Gay Pride, ou marche des fiertés lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT), a défilé ce samedi 30 juin à Paris, pour réclamer l'égalité des droits entre les couples et les familles. Or le contexte est inédit puisque la ministre déléguée à la famille vient d’annoncer vendredi l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe pour 2013. Une mesure confirmée par Jean-Marc Ayrault, sans précision de date toutefois. Jamais donc le contexte n’avait paru si favorable à l’obtention de nouveaux droits pour les homosexuels.
Des voix hostiles au projet du gouvernement se sont immédiatement élevées, comme celle de Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate qui parle de « bombe à retardement pour la civilisation » et qui annonce son intention de « rentrer en résistance ».
Pas de détails sur le texte
Dominique Bertinotti, qui se veut « la ministre de toutes les familles », n’est pas pour autant entré dans le détail du texte, lors de l’entretien qu’elle a accordé au Parisien vendredi 29 juin.
Interrogée sur la question de l’accès à la procréation médicalement assistée par exemple, la ministre ne s’exprime pas, rappelant que « le mariage pour tous, avec ce que cela ouvre comme droit en matière d’adoption, est déjà une avancée considérable. » Même réponse floue sur la question de la reconnaissance d’un enfant déjà adopté par le conjoint : « Il y a un vide juridique dont l’enfant risque de faire les frais. Il faut réfléchir à le combler, et un volet sur le statut du tiers aurait la vertu de clarifier la situation. » L’heure est donc encore à la réflexion sur ces thèmes, même si Dominique Bertinotti donne d’ores et déjà l’orientation du gouvernement : «Je souhaite que la réflexion soit conjointe et puisse être menée au nom de ce principe d’égalité pour tout type de famille. »
Autrement dit, le travail sur le détail du texte n’a pas encore commencé et si la volonté gouvernementale de tenir les engagements de campagne de la gauche en ouvrant le mariage et l'adoption aux homosexuels est un signe très positif pour les associations, elles restent prudentes quant au contenu de la réforme et son caractère plus ou moins restrictif, qui restent à préciser.
Susie Bourquin