Le non cumul des mandats adopté à la majorité absolue

jeudi 11 juillet 2013

Le cumul des mandats a obtenu la majorité absolue lors du premier vote à l’assemblée Nationale mardi. 300 voix contre 228 soit même plus que la majorité absolue qui est de 289 sièges. A l’automne, le Sénat devrait rejeter le texte qui reviendra dans l’hémicycle. C’est alors que les députés devront faire à nouveau une telle performance pour que le texte soit définitivement adopté et devenir une réalisation de promesse de campagne du candidat Hollande. Le texte signera alors le décès de ces êtres hybrides appelés sénateurs-maires ou députés-maires. Sauf si un éventuel retour de la droite aux commandes en 2017 n’abolisse le non cumul.

Dans le camp socialiste, seuls quatre ont voté contre le texte, dix se sont abstenus et 7 n’ont pas participé au vote et leurs 17 alliés écologiques ont tous voté pour le texte. A l’UMP bien sur, la quasi-totalité des députés ont voté contre et l’UDI s’est partagée entre 20 voix contre et 10 abstentions dont celle de Jean Louis Borloo. Pour Michel Piron UDI, le cumul des mandats est  « l’enfant naturel de la centralisation » et pour avoir du poids en France face au pouvoir central, les élus doivent selon lui, cumuler. Rappelons que le cumul des mandats est une spécificité française : 60 % des parlementaires exercent aussi une fonction exécutive locale contre moins de 20 % dans les autres grandes démocraties.

Grosses colères et grandes satisfactions

Parmi les radicaux de gauche, pourtant « alliés » de la majorité, Alain Tourret s’est livré à une salve tellement violente contre le texte que les députés de droite se sont… levés pour l’applaudir. « Vous avez décidé de faire des maires les boucs émissaires de la vie politique », a balancé Alain Tourret aux socialistes et allant plus loin, il a jugé : « vous brisez les digues qui s'opposent à la montée du Front national ». Très remonté le député a poursuivi encore cette vague de colère : « vous croyez être dans le politiquement correct alors que vous êtes à la recherche d'une opinion qui vous échappe ».

 « Rejoignez le changement », a rétorqué le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à Alain Tourret, en lui rappelant qu'il appartenait à la majorité gouvernementale. Le ministre de l’intérieur affichait malgré tout sa satisfaction car il avait réussi lui même, à faire revenir à la raison du non cumul, plusieurs députés récalcitrants convaincus surtout par le fait que le texte entrerait en application en 2017. D’ailleurs, cette satisfaction se retrouvait sur tous les visages PS et Bruno Leroux, président des députés PS prophétisait : « C’est le premier pas d’une révolution silencieuse qui va profondément améliorer le rôle du Parlement et le rapport entre les Français et leurs élus ».

Véronique Pierron

 

Pour en savoir plus :

La majorité absolue (Le Parisien)

Les promesses de campagne du candidat Hollande (Luipresident.fr)

 

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