Depuis l’affaire Cahuzac, la banque suisse Reyl est sur la sellette. La banque fait déjà l’objet enquête pour « blanchiment de fraude fiscale » menée par les juges financiers Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire. Une enquête qui avait été ouverte à la suite des déclarations le 18 avril dernier devant les magistrats d’un ancien cadre de la banque Pierre Condamin-Gerbier, interrogé comme témoin dans l'affaire Cahuzac. Or, c’est bien à la banque Reyl que l’ancien ministre du budget avait confié la gestion de son compte caché à l’étranger qui lui aurait permis de transférer son argent de la Suisse vers Singapour.
Mardi, les mêmes juges financiers ont mis en examen François Reyl, le directeur général de l'établissement financier genevois, pour « blanchiment de fraude fiscale » en tant que personne physique et non la banque en tant que personne morale. Le patron de la banque Reyl a, en outre, été placé sous contrôle judiciaire qui lui interdit d'entrer en contact avec des clients de Reyl en France sur le territoire national et à l'étranger. Dans un communiqué la banque se dit « sereine à l'issue de cette audition qui lui a permis de démontrer qu'elle a agi en conformité avec les législations et réglementations qui lui sont applicables » et précise aussi que cette procédure « permet l’accès au dossier afin de rétablir la réalité des faits ».
Soupçonnée dès avril en raison de sa croissance considérable depuis 2006, la banque aurait accueilli de nombreux VIP français. De plus, les liaisons du fondateur de la banque Dominique Reyl et de l’ex gestionnaire de fortune de Jérôme Cahuzac n’ont pas tari les tari les suspicions de la justice. De plus jusqu’en 2010, l’établissement ne possédait pas de licence bancaire et n’était de ce fait, pas tenue de fournir des renseignements sur les détenteurs des comptes ouverts chez elle.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Pierre Condamin-Gerbier (Le Monde)
L’affaire Cahuzac (Nouvel Observateur)