Si les mentalités semblent évoluer sur l’homosexualité, il n’en reste pas moins que l’homophobie est malheureusement toujours d’actualité, comme le note le dernier rapport annuel de l’association SOS Homophobie, publié en mai. Alors que le projet de loi sur l’ouverture du mariage et de l’adoption aux homosexuels doit être présenté dans quelques jours, le gouvernement a décidé de partir en guerre contre l’homophobie.
« Placer la France en tête du combat pour les droits des personnes lesbienne, gay, bi et trans (LGBT) » : c’est l’objectif pour le moins ambitieux affiché par Najat Vallaud-Belkacem. Comment compte-t-elle pour y parvenir ? Au début du mois de septembre, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lui a demandé de se pencher sur la question. Et voilà la ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement qui présente quelques semaines plus tard en Conseil des ministres un plan de lutte contre l’homophobie.
Ainsi, le plan d’action de la ministre prévoit, dans un premier temps, d’insister sur la communication. Avec une publication annuelle des chiffres des violences faites aux personnes LGBT et la mise en œuvre d’une campagne dès l’année prochaine. Parallèlement, dans l’objectif d’améliorer l’accueil des victimes, « des sessions de formation seront organisées à l’attention des policiers, gendarmes et magistrats. Et pour faciliter le recueil des plaintes, des trames d’audition seront élaborées ».
Avec ce programme, il s’agit également de « faire évoluer les mentalités ». Et cela passe aussi par l’éducation : « Les questions liées à l’orientation sexuelle seront davantage abordées dans les programmes scolaires. » Dans le même temps, Michel Teychenné, ancien député européen (PS) et conseiller municipal à Pamiers (Ariège), a été chargé par le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon d'un rapport sur l'homophobie à l'école. Et le milieu professionnel n’échappe pas au plan : « L’État se mobilisera contre les discriminations dans l’emploi, dans le secteur public et le secteur privé ».
Pas question non plus d’être en reste sur le plan international. Et le programme de Najat Vallaud-Belkacem entend bien « relancer le combat international pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité ». Avec notamment la promotion d’une résolution en ce sens à l’Onu. Sur le plan européen, « la France fera des propositions pour asseoir une vision commune des Etats membres de l’Union européenne sous forme de lignes directrices ».
Un plan plus détaillé sera présenté prochainement.
Caroline Moisson