C’est à l’occasion d’une visite à l’Ecole nationale des commissaires de police de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or dans le Rhône, que le Premier ministre a salué la défaite du FN pour la conquête du siège laissé vacant par Jérôme Cahuzac. Réaffirmant l’idée du front républicain contre l’extrême droite, Jean Marc Ayrault après avoir admis que cette élection était « évidemment une déception car c'est un député UMP qui a été élu ». « Mais ce qui a été permis, c'est la défaite d'un candidat du FN », a-t-il ajouté. Le candidat socialiste avait en effet été balayé dès le premier tour alors que le candidat FN recueillait au second tour, 46 % des voix. Le premier ministre a admis que le Front National avait progressé entre les deux tours tout en assurant que l’appel du PS pour empêcher l’élection du député d’extrême droite avait permis de stopper son élan.
« Pour la gauche, pour le gouvernement, les choses sont claires : nous continuerons à nous battre contre ce que représente le Front national et ses idées », a déclaré Jean-Marc Ayrault en glissant que la réciproque n’était pas toujours vraie. « Le problème, il est maintenant à l'UMP. Est-ce qu'à l'UMP, qui se proclame aujourd'hui la 'droite décomplexée', il n'y a pas une clarification politique à faire pour savoir où sont les bornes à ne pas franchir ? », demande le premier ministre avant d’ajouter : « Il y a quelques années (l'ancien président) Jacques Chirac avait mis ces bornes. J'ai le sentiment qu'aujourd'hui c'est loin d'être clair ». Il a ensuite rappelé que le PS, n’hésitait pas en cas de duel UMP-FN au second tour d’une élection, à demander à ses sympathisants de voter contre le Front National. « Malheureusement, la réciproque n'est plus vraie pour l'UMP », a déploré Jean-Marc Ayrault et a ajouté : « Pour les prochaines élections municipales, je demande d'ores et déjà à l'UMP de clarifier sa situation ».
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Le compte en Suisse de Jérôme Cahuzac (L'Express)
Le front républicain (Le Journal du dimanche)