Le Parti Radical de Gauche se fait menaçant envers l’exécutif. Si certaines mesures ne sont pas retirées, le parti quittera le gouvernement, prévient le président du PRG, Jean-Michel Baylet. Il soumet, lundi 13 octobre un « pacte de gouvernement » à François Hollande et Manuel Valls déplorant, entre autre, le non-respect d’accords électoraux. Les radicaux de gauche sont les derniers alliés du Parti socialiste au sein de la majorité gouvernementale.
« Avant de prendre une décision lourde de conséquence, […] le bureau national du parti, à l'unanimité moins deux abstentions, m'a mandaté pour tenter d'élaborer avec vous un pacte de gouvernement qui permettrait, par des engagements clairs et écrits, de reconnaître l'apport radical à la majorité et aussi notre spécificité », écrit le président du PRG Jean-Michel Baylet à Manuel Valls, dans un document obtenu par l’AFP.
Dans ce pacte de majorité, plusieurs conditions sont exposées. Premièrement, il y a la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu jugée « pas acceptable » par le PRG indique France Info. La raison invoquée ? « Elle reporte sur moins de la moitié de la population la charge de l'impôt. Les radicaux déposeront un amendement au PLF (Projet de loi de finances) qu'ils souhaitent voir soutenu par le gouvernement pour revenir à une véritable progressivité de l'impôt, avec un taux très réduit, mais pas à l'exonération totale », rapporte Les Echos.
L'abandon de quatre mesures de la politique familiale figurant dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale est également réclamé : la réduction de la prime à la naissance pour le deuxième enfant, le partage du congé parental, le décalage de la prime d'accueil au jeune enfant et la baisse des aides à la garde d'enfant.
Concernant la réforme territoriale : « L'évolution des conseils départementaux est envisagée à l'écart de notre formation politique. Cette question prégnante pour l'ensemble de nos militants constitue pourtant la condition sine qua non de la participation du PRG au gouvernement actuel et le maintien d'une quinzaine de conseils départementaux ne saurait remplir l'engagement pris par l'exécutif ». Jean-Michel Baylet réclame donc « que les conseils départementaux soient conservés dans les 54 départements ».
Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, s’est dit « prêt à discuter, à échanger et à trouver les moyens d'une sortie par le haut de cette situation ». Le PRG compte trois ministres dans le gouvernement de Manuel Valls, six sénateurs et une dizaine de députés.
Gaëlle Michineau
Pour en savoir plus :
Le PRG met la pression sur le gouvernement (France Info)
Le PRG exige le retrait de nombreuses mesures, dont la réforme fiscale de Valls (Les Echos)
Premier ministre : qui est Manuel Valls ? (AllGov)