François Hollande n'aime pas les mots qui fâchent. Pendant sa campagne, il avait déjà pris soin d'éviter « l'euthanasie ». Lors d'une visite dans une maison médicale des Hauts-de-Seine, il a choisi ses mots avec une précision chirurgicale.
« Peut-on aller plus loin dans les cas exceptionnels où l'abstention thérapeutique ne suffit pas à soulager les patients aux prises avec une douleur irréversible et qui appelle un acte médical assumé au terme d'une décision partagée et réfléchie ? », a interrogé le chef de l’État dans son discours.
Seuls l'arrêt d'un traitement et le refus de l'acharnement thérapeutique sont autorisés par la législation française.
L'euthanasie active reste un tabou même si d'après un sondage de mars dernier, 91 % des Français interrogés se déclarent favorables à une légalisation d'une possibilité d'administration directe de la mort « pour des patients atteints de maladies incurables et qui en feraient explicitement la demande ».
C'est également pourquoi le professeur de médecine Didier Sicard, en charge de la mission, a tenu à déminer le débat. Il a estimé que « La question de la fin de vie n'appartient pas aux médecins » en plaidant « pour que le débat soit plus sociétal que médical » dans un entretien jeudi au quotidien Le Monde.
L'auteur de la dernière loi sur l'euthanasie en 2005, le député UMP Jean Leonetti, a approuvé l'initiative mais à aussi appelé à un large débat public « sur la fin de la vie » ne se limitant pas à l'euthanasie.
Damien Licata Caruso