En France, la formation bénéficie en premier aux salariés de moins de 40 ans, aux cadres et à ceux ayant déjà une bonne formation initiale… Un paradoxe de plus… François Hollande a ainsi décidé d’inverser cette courbe pour la rendre vertueuse et faire en sorte que la formation professionnelle se concentre à l’avenir, davantage sur les demandeurs d’emplois qui ne représentent que 13 % de l’effort financier et sur les jeunes. Si aujourd’hui, la formation professionnelle bénéficie de 32 milliards d’euros tous les ans, le chef de l’Etat compte « doubler les moyens pour que très rapidement une formation soit proposée » car l’objectif premier de cette réforme de la formation professionnelle qui sera mise en place avant la fin de l’année 2013, est de permettre « qu'un chômeur sur deux se voie proposer une formation dans un délai de deux mois » après la perte de son emploi.
Aujourd’hui, seul un quart des chômeurs bénéficient de ces plans de formation alors qu’il n’est pas rare qu’un autre quart passe « quinze mois à Pôle d'emploi sans se voir offrir une formation » ajoute le président de la République. « Il n'y a pas de préoccupation plus urgente, de cause plus importante pour la cohésion nationale, d'exigence plus forte pour le gouvernement que la lutte contre le chômage », a insisté François Hollande avant de rappeler que toutes catégories confondues, le nombre de sans-emploi a progressé de 1,5 million en cinq ans et atteint le seuil « inquiétant » de « 5 millions de personnes privées d'avenir ».
Le chef de l’Etat a ensuite reconnu qu’inverser la courbe du chômage serait difficile mais pour y parvenir cette réforme doit pouvoir mettre en regard la formation professionnelle adéquate pour la rapprocher des 300 000 offres d’emplois qui ne trouvent pas preneurs aujourd’hui. « Il nous faut régler une fois pour toutes cette adéquation », a insisté le chef de l’Etat avant de s’interroger : « est-ce raisonnable d'avoir 55 000 organismes de formation ? » il a ensuite prêcher pour la mise en place d'un « véritable système de certification et d'évaluation pour garantir l'efficacité des prestations délivrées ».
Véronique Pierron