Fini le gaspillage alimentaire à grande échelle. Dans le cadre de la loi Macron, le Sénat a voté vendredi à l’unanimité pour autoriser les supermarchés à distribuer leurs invendus alimentaires et encore consommables à des associations caritatives.
Cet amendement voté sous les applaudissements a été présenté par la sénatrice centriste de l’Orne Nathalie Goulet qui déplore le gaspillage alimentaire : « Chaque jour, 20 à 40 kg de nourritures sont jetés par chaque supermarché alors que des gens, en France, ne peuvent pas, faute de moyens, se nourrir, » a t-elle souligné.
Les supermarchés concernés par cette mesure sont les grandes surfaces de plus de 1 000 mètres carrés qui vont devoir « mettre en place une convention d’organisation de la collecte sécurisée des denrées alimentaires invendues encore consommables au profit d’une ou plusieurs associations d’aide alimentaire. »
En moyenne chaque année, les français jetteraient 20kg de déchets alimentaires dont 7kg toujours emballés et non consommés. Une réalité que Arash Derambarsh, un député de Courbevoie, dans les Hauts de Seine, a voulu mettre en lumière et qui a permis d’initier ce texte de loi. Il a pu récupérer les invendus d’un supermarché de sa ville et redistribuer pour 500 euros de nourriture par jour.
Si ce projet de loi est le bienvenu pour palier au gaspillage alimentaire, certains notent que les supermarchés n’ont pas attendu qu’un texte de loi soit voté pour appliquer cette mesure. Ainsi, le secrétaire général de la Banque Alimentaire de Gironde, Jean-François Runel-Belliard expliquait à l’été 2014 : « Toutes les grandes enseignes nous font déjà des dons. Nous récoltons 2800 tonnes de nourriture par an sur la CUB à l’aide de six camions-frigo qui font le tour des supermarchés tous les jours ouvrables. Nous disposons de 1000 m3 de chambre froide pour stocker ces produits qui sont ensuite redistribués à près de 150 associations ou collectivités dans le département. »
Un projet de loi similaire avait déjà été présenté devant l’Assemblée nationale par le député UMP Frédéric Lefebvre mais rejeté temporairement à la demande du ministre de l’Economie Emmanuel Macron qui souhaitait attendre la publication d’un rapport sur ce thème le 15 avril. Les sénateurs n’ont visiblement pas tenu compte de son avis.
L’entrée en vigueur de ce texte « anti-gaspillage » requiert maintenant le vote de l’Assemblée Nationale.
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
Le sénat oblige les supermarchés à donner les invendus alimentaires (Public Sénat)
Arash Derambarsh, l'hyperactiviste contre le gaspillage alimentaire (Le Monde)
Une nouvelle loi pour quoi faire (Rue 89)