La proposition de loi du député PS Alain Claeys et du député UMP Jean Leonetti sur la fin de vie a été adoptée dans la nuit de mardi à mercredi après de longs débats qui avaient commencé dans l’après midi. « Créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, » le texte voté est conforme aux attentes de ses rapporteurs.
Le texte suggère un droit à une « sédation profonde et continue » jusqu’à la mort et autorise le patient, grâce à un amendement socialiste, à y avoir recours pour mourir à son domicile.
Une autre proposition socialiste adoptée prévoit que le médecin traitant informe son patient de « la possibilité et des conditions de rédaction de directives anticipées » indiquant la volonté de la personne.
Les députés membres de la commission des Affaires sociales se sont également prononcés en faveur d’une possibilité pour le médecin traitant de solliciter un avis collégial pour se délier de l’obligation de respecter des directives anticipées contraignantes.
Les deux co-auteurs, dont le texte est soutenu par François Hollande, demandent à ce que les pouvoirs publics soutiennent le projet de loi en développant les soins palliatifs et la formation des médecins aux questions de fin de vie.
En revanche, un amendement du député socialiste Jean-Louis Touraine introduisant l’aide médicalisée à mourir et soutenu par la présidente de la commission des affaires sociales Catherine Lemorton, n’a pas convaincu et a été retiré.
Cet amendement avait été signé par 83 députés socialistes qui souhaitaient permettre à tous les malades « en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable » de mettre fin à leur vie « dans la dignité, » sous la supervision d’un collège de trois médecins. Les pro-euthanasie entendent relancer le débat lors de l’examen du texte en séance publique les 10 et 11 mars avant un vote solennel le 17.
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
Le texte sur la fin de vie adopté en commission (La Croix)
80 députés PS brisent le consensus (Le Figaro)