Dimanche 21 octobre se tenait l’assemblée constituante officialisant la naissance de l’Union des démocrates et indépendants (UDI). Elle a réuni à la Mutualité quelque 3 000 personnes, dont Simone Veil et Chantal Jouanno. Jean-Louis Borloo, élu président à l’unanimité, fonde de grands espoirs sur ce qu’il appelle une « UDF du XXIe siècle », considérant qu’elle « a vocation à devenir le premier parti de France ». Dans « Mardi politique », Hervé Morin, précise que leur « capacité de gagner un certain nombre de villes » aux municipales permettra de dire que « le centre est vraiment de retour » et que l’échéance européenne sera « le moment pour installer définitivement la marque UDI ». Cependant le projet est encore à préciser. Une chose est certaine : la coalition avec l’UMP. Jean-Louis Borloo veut « un partenariat loyal, une coalition gagnante pour être les gagnants de la coalition » car si « l’indépendance, c’est la puissance, […] l’indépendance, ce n’est pas l’isolement ». Mais c’est ce que refuse le MoDem de François Bayrou, grand absent de ce parti qui regroupe sept formations de la famille centriste - qui conservent leur existence propre - dont notamment le Parti radical, le Nouveau centre, l’Alliance centriste ou encore la Gauche moderne et qui revendique quelques 50 000 adhérents.
Si l’objectif est clair pour Hervé Morin : « ne plus être le strapontin dans une majorité future avec l’UMP » mais « un partenaire obligé » avant de « redevenir la première force politique française comme l’était l’UDF au début des années 90 », les modalités pour l’atteindre sont à définir. Dans les six mois, à l’aide des conventions thématiques organisées dans toute la France et la consultation de différents think tanks, le vice-président Jean-Christophe Fromentin doit proposer un projet global, mais il concède que la tâche sera ardue. Évoquant « la mise à l’épreuve » de la conciliation des différentes tendances à laquelle sera soumise l’équipe dans ce délai, il s’interroge sur la pérennité de leur « très bon casting ». Car l’UDI a su attirer, notamment l’ancienne ministre des Sports, Chantal Jouanno, qui veut en faire « le premier parti écologiste de France ». Transfuge qui pourrait bien en annoncer d’autres, en particulier si Jean-François Copé remportait la présidence de l’UMP selon certains.
Anne-Laure Chanteloup