Il y a trois ans, naissait le statut d’auto-entrepreneur. Ce régime qui facilite la création d’entreprise a immédiatement suscité l’enthousiasme – aujourd’hui, on compte plus d’un million d’auto-entrepreneurs. Mais qu’en est-il des pionniers de ce système ? L’Insee s’est penché sur la question. Et selon une étude publiée jeudi, le bilan est mitigé. Avec comme principal enseignement : les faibles revenus des auto-entrepreneurs.
Sur les 328.000 créateurs d’auto-entreprises en 2009, « seuls 79.000 ont pu dégager un revenu positif de façon continue sur les trois ans ». Pour autant pas de quoi se réjouir : « En moyenne, le revenu qu'ils tirent de leur activité a progressé, mais pour neuf sur dix, il demeure inférieur au Smic », détaille l’Insee. En 2009, un auto-entrepreneur touchait en moyenne 4 300 euros annuels. Soit trois fois moins qu’un créateur d’entreprise classique. Et comme le note l’étude, la moitié des auto-entrepreneurs exercent en parallèle une activité salariée.
Cette étude de l’Insee est publiée alors que le gouvernement a commandé à l'Inspection générale des Finances et à l'Inspection générale des Affaires sociales une mission d’évaluation sur le dispositif d’auto-entrepreneur. Dans le but d’apporter des « ajustements » pour limiter les « dérives », selon Sylvia Pinel, ministre déléguée à l'Artisanat, au Commerce et au Tourisme, qui reconnaissait début juin que « ce régime a conduit à créer dans certains secteurs, notamment le commerce et l’artisanat, une concurrence déloyale ».
Caroline Moisson