Les grands axes du texte sur la refondation de l’école sont votés

lundi 18 mars 2013

Refondation de l’école, c’est parti. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’Assemblée Nationale a adopté l’article 1 du projet de loi sur la refondation de l’école. Une trentaine de pages qui présente les principaux objectifs de la politique éducative incluant les objectifs chiffrés sur l’évaluation du niveau des élèves. Article qui entérine aussi la création des 60 000 postes promis par François Hollande dont 54 000 pour le seul ministère de l’Education nationale.

La priorité donnée au primaire est affichée via l’objectif  de renforcer – et même de remodeler – la formation initiale aux métiers  du professorat et de l’éducation grâce à une entrée progressive dans la profession par la création des écoles supérieures de l’enseignement et du professorat (ESPE). Si les professeurs des écoles bénéficient d’une formation spécifique à l’IUFM, pour les profs de collège et de lycée, la formation se fait directement dans le bain de la classe : les enseignants sont « libérés » dans leurs établissements souvent situés dans des zones difficiles qui requièrent de l’expérience. Le prof a parfois l’impression de jouer les saintes Blandine suppliciée dans l’arène de l’enseignement.

Le texte crée aussi un conseil supérieur des programmes en même temps qu’une volonté de repenser le socle commun des connaissances, de compétences et de culture, de faire évoluer les modalités d'évaluation et de notation des élèves. Toutefois, l’interdiction totale des notes en primaire prônée par les écologistes a été rejetée. De même, l e redoublement devra être exceptionnel grâce à un amendement PS  qui va plus loin que le texte initial contenu dans le rapport fondateur de cet article 1er et annexé au projet de loi qui lui conseillait de réduire progressivement cette pratique.

 

Cours de morale et langues régionales

Concernant les connaissances, le rapport annexé préconise de nouvelles matières comme l’enseignement d’une langue vivante dès le CP ou  les cours de morale laïque qui créent déjà une grande polémique chez les enseignants.  Les langues régionales ne sont pas oubliées et le rapport conseille leur enseignement dès l’école primaire. Une occasion pour le député UMP Marc le Fur de se distinguer en arguant que le gouvernement et la majorité refusent de renforcer davantage  ces langues par « mépris ». Un grand mot jugé « inacceptable » qui lui a valu une réplique du ministre de l’éducation nationale Vincent Peillon : « Quel numéro et quel manque de respect pour vos collègues qui défendent ces causes depuis aussi longtemps que vous ! ».

Bien entendu, la droite a tenté aussi d’amender les rythmes scolaires en invoquant « l’absence de concertation » sur le sujet ou son « coût exorbitant ». Mais sans succès.  Les amendements UMP visant à écarter l’abrogation de la loi Cherpion qui introduisait un dispositif d'initiation aux métiers en alternance pour les moins de 15 ans ont également été rejetés. Le rapport préconise, en effet, la mise à l’index de tout dispositif ou classe d’éviction précoce qui détournerait les élèves de l'objectif de maîtrise du socle de compétences et les enfermerait trop tôt dans une filière. L'UMP a encore condamné  la « suppression sèche d'un dispositif » qui a « fait ses preuves » par « vision idéologique d'un collège unique et monolithique ».

Véronique Pierron

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