La réforme Peillon ne fait pas l’unanimité, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais rappelons aussi qu’avant lui, aucune réforme de l’enseignement n’a jamais fait l’unanimité. Cette réforme sur les rythmes scolaires qui met en œuvre le retour à la semaine de quatre jours et demi de classe pour alléger les journées surchargées et offrir des activités périscolaires, n’est aujourd’hui appliquée que par 17% des communes. Pire, 55 maires de droite ou sans étiquettes, regroupés au sein du « Collectif contre la réforme des rythmes scolaires », ont décidé de ne pas appliquer la réforme « en l'état » à la rentrée 2014. Et mercredi, une quarantaine de maires de la métropole Nice Côte d'Azur, largement dominée par la droite, ont aussi annoncé leur intention de boycotter la réforme à la prochaine rentrée. Le ministre de l’éducation s’est énervé contre cette décision en affirmant : « Quand on est un élu de la République, on essaie de respecter les règles de droit. A un moment où certains s'autorisent les injures, les sifflets, les agressions, voir des élus qui disent "on ne va pas appliquer un décret", c'est curieux ».
Des mairies à la rue
Aujourd’hui d’ailleurs, plusieurs manifestations et grèves annoncées par divers syndicats d'enseignants, d'animateurs et auxiliaires de maternelle doivent se dérouler dans l’Hexagone. Manifestations revendicatives qui devraient être suivies au niveau national selon le ministère, par 25% des enseignants des écoles et par 50% à Paris. Dans la capitale, un rassemblement est prévu à 12H30 devant l'Hôtel de Ville, avant un défilé vers le ministère. C’est surtout le financement de la réforme qui fait débat puisque les activités périscolaires prévu à partir de 15 heures sont à la charge des collectivités locales et les aides de l’Etat et des Caisses d’allocations familiales ont été bloquées.
La fronde contre la réforme ne désenfle pas et mardi à Paris, ce sont les animateurs et les employés municipaux, auxiliaires de maternelle ou agents de nettoyage, qui avaient perturbé les cantines et les activités périscolaires. Le lendemain, les collectifs de parents et notamment ceux revêtu du gilet jaune de sécurité des automobilistes – d’où le nom du mouvement – avaient à leur tour, tenté de perturber le bon fonctionnement de l’école. D’ailleurs, à Aube dans l’Orne, les écoles avaient été cadenassées par les parents et à Cesny-Bois-Halbout dans le Calvados, seuls 14 élèves sur 165 étaient présents. A Grenoble enfin, les manifestants accompagnés de leurs enfants, ont scandé « Ne Peillon pas la réforme » ou « le mercredi, je reste au lit ». Dans tout ce désordre pourtant, la principale fédération de parents FCPE a rappelé son soutien à la réforme et critiqué « le conservatisme » qui s'exprime dans ces manifestations.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Réforme sur les rythmes scolaires (Site de l'Education nationale)
Collectif contre la réforme des rythmes scolaires (page Facebook)