Bientôt, acheter un test de grossesse sera aussi simple que d’acheter son pain ou son shampooing. En effet, l’Assemblée nationale s’est prononcée lundi en faveur de la vente de tests de grossesse et d’ovulation en grandes surfaces, alors qu’ils n’étaient jusqu’à présent disponibles qu’en pharmacie.
La mesure, introduite par le Sénat dans le projet de loi sur la consommation, obtient le soutien du gouvernement qui a rejeté des amendements de l’UMP, de l’UDI, du Front de gauche et des radicaux de gauche qui visaient à supprimer cette mesure.
Le gouvernement y voit un moyen de « faciliter l’accès aux tests » a fait valoir Dominique Bertinotti, la ministre déléguée à la Famille en soulignant que la qualité et la sécurité du produit resteraient intactes, alors que Benoît Hamon, le ministre délégué à la Consommation souligne que « dans beaucoup de cas, on a besoin de l’anonymat pour avoir accès » à ces tests de grossesse.
Elargir la vente des tests de grossesse aux supermarchés permettrait en effet de faire davantage jouer la concurrence et au final de faire baisser le tarif de ces tests pour les utilisatrices.
Du côté des détracteurs de cette mesure se trouve l’UMP qui y voit une « banalisation » des tests de grossesse et « un signal négatif, » selon Gilles Lurton, député UMP. Le député UDI Philippe Folliot critique quant à lui « le lobby des grandes surfaces.»
Une fin de monopole des pharmacies sur ce marché de plus de 37 millions d’euros qui justement ne plaît pas aux professionnels de santé.
« Le test de grossesse n’est pas un produit de consommation comme les autres. D’autres paramètres sont à prendre en compte, notamment tout l’environnement de conseil que l’on trouve en pharmacie, » s’est exprimé en septembre Jean-Luc Audhoui, membre du bureau national de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France.
Le gouvernement, qui rappelle qu’il a le soutien du planning familial, entend renforcer les notices de ces tests de grossesse.
La ministre du Droit des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem, favorable à la mesure, rappelle néanmoins qu’un médecin ne remplacera jamais une notice, aussi détaillée soit-elle : Il y a une « nécessité de consulter un médecin en cas de test positif [et de] trouver conseils auprès des centres de planification et d’éducation familiale. »
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
Le feu vert des députés pour les tests de grossesse (Nouvel Observateur)
Les pharmaciens défendent leur monopole sur les tests de grossesse (Le Figaro)
La vente en supermarchés autorisée (Le Parisien)