Beaucoup de promesses avaient été faites par le candidat socialiste au printemps 2012. L’une des plus audacieuses du programme de François Hollande était le retour des comptes publics à l’équilibre en 2017. Pour l’actuel Président, une réduction du déficit du régime de Sécurité Sociale est indispensable. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLSS) pour 2013, adopté par l’Assemblée nationale lundi 26 novembre, est un pas dans ce sens.
Déjà, la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) annonçait un fléchissement des pertes avec un déficit pour 2012 de 13,1 milliards d'euros, contre 14,7 milliards annoncés en juillet. Cette bonne surprise s’expliquerait selon la Commission par "l'apport de recettes nouvelles et la modération des dépenses. »
Le gouvernement Ayrault ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget avait d’ailleurs prévenu : c’est « un combat du pays tout entier pour éviter de laisser aux générations futures une dette qui constituerait un véritable impôt à la naissance dont nous ne voulons plus. » Pour augmenter les recettes, un effort sera désormais exigé des retraités imposables. Mis à contribution dans le financement de la Contribution solidarité autonomie (CSA) - jusque là exclusivement financée par les salariés – ils devraient permettre de renflouer les comptes de 350 millions d'euros en 2013 puis de 700 millions en 2014. Les travailleurs indépendants devront aussi participer à plus grande échelle aux taxes maladie. Enfin, le gouvernement a décidé de relever le niveau de fiscalité sur les bières (+ 480 millions d'euros) et celui du prix du tabac (+125 millions d’euros).
En parallèle de ces nouvelles rentrées, un resserrement global des dépenses est prévu, avec notamment une baisse de la facture des médicaments grâce à une réduction de leur coût, option qui fait déjà grogner les entreprises du médicament.
Mathilde Leleu