Gueule de bois à l’UMP. Deux mois, deux scrutins, deux défaites à la présidentielle en mai puis aux législatives en juin. L’ancien parti majoritaire tente désormais de se tourner vers l’avenir. Avec un objectif : tirer les enseignements de ces élections, qui passera par la case reconstruction. Indispensable, incontournable même. Remise à plat des idées, refonte du parti et leadership : la mission s’annonce délicate…
Au lendemain du second tour des législatives, les langues se délient, l’UMP se délite et l’unité – de façade – se fissure. Dans la ligne de mire : la stratégie de la « droitisation » du parti, du « ni-ni », responsable de l’échec du parti selon certains ténors. « À trop courir derrière le FN, on le crédibilise », a ainsi réagi l’ancien ministre de l’Économie François Baroin sur RTL. Même discours de la part de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin sur BFM TV, qui a dénoncé une « dérive droitière ». Qui expliquerait en partie la désaffection pour l’UMP de l’électorat modéré.
Et maintenant ? Tous – ou presque – au sein de l’UMP s’accordent sur le fait qu’il est temps de prendre un « nouveau départ », comme le dit François Fillon. Temps de « mettre au clair les valeurs fondamentales » du parti, selon l’ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé dans un entretien accordé au journal Le Monde. C’est en tout cas « le début d’un long chemin », a estimé Xavier Bertrand, ancien ministre du Travail.
Car désormais dans l’opposition – ce qui n’était pas arrivé depuis la création du parti en 2002 –, l’UMP doit aussi songer à trouver sa place dans cette opposition justement. Avec au final, la présidence du parti. La guerre des chefs est lancée. Le premier round se tient mercredi, jour de l’élection du patron des députés de l’UMP.
Caroline Moisson