La première secrétaire, Martine Aubry, a posé les règles : il faut « se désister en faveur du candidat de gauche le mieux placé » et il faut « faire barrage au Front national ». C’est pourquoi, après le premier tour des élections législatives, certains dissidents, qui avaient maintenu leur candidature malgré le refus d’investiture par le Parti socialiste, se retrouvent aujourd’hui soutenus par la rue de Solférino.
Ce n’est pas René Dosière, spécialiste du train de vie de l’État, qui s’en plaindra. Dans la 1e circonscription de l’Aisne, celui qui s’était vu préféré Fawaz Karimet à l’investiture socialiste est arrivé en tête au premier tour (29,11% des suffrages) devant la candidate Nouveau Centre soutenue par l’UMP, Aude Bono, (26,49%) et le candidat socialiste officiel (21,47%). Afin d’éviter une triangulaire, la direction du parti a décidé de demander le retrait de Fawaz Karimet au profit de René Dosière et d’accorder à ce dernier le droit d’arborer les couleurs du PS. Cependant, nouvelle dissidence, de l’ex-candidat officiel cette fois. Fawaz Karimet avait jusqu’à mardi 18h pour se désister, mais celui qui considère que « la circonscription restera à gauche », souhaite rester en lice. En 2007, René Dosière était sorti vainqueur de cette même lutte fratricide.
Autre dissident à retrouver les faveurs du Parti socialiste, la sulfureuse candidate de la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône, Sylvie Andrieux. Le soutien est ici implicite, la rue de Solférino appelle à « voter contre le Front national ». Finalement, le retour en grâce est tout aussi discret que le retrait de l’investiture décidé par le parti. Celui-ci était intervenu si tardivement, après le renvoi en correctionnel de la candidate pour détournement de fonds publics, que les documents officiels du premier tour portaient le logo du PS. Quant à la demande de Marie Batoux, du Front de gauche, d’appeler les électeurs de gauche à se rassembler derrière sa candidature, elle était restée lettre morte. Au second tour, peut-être pas de logo, mais Sylvie Andrieux (29,80%) a le soutien du PS dans le duel qui l’oppose au candidat FN, Stéphane Ravier (29,87%).
Anne Laure Chanteloup