Lien entre le monde de la recherche et le monde de la politique, les think tank, ou réservoirs d’idées, proposent analyses et solutions en matière de politiques publiques. Si ces institutions, lobbies nombreux et puissants aux Etats-Unis, ont peiné à s’imposer en France, leur nombre a explosé ces dix dernières années et elles commencent aujourd’hui à trouver un écho auprès des politiques. Après Terra Nova et la Fondation Jean Jaurès notamment, un nouveau venu est apparu parmi les think tank de gauche : « Cartes sur table », mais qui se place encore un peu plus à gauche.
Afin de marquer sa différence, ce think tank s’assigne le rôle de « poil à gratter » et se présente comme la jeune garde de la gauche avec des membres de 25 et 35 ans, issus d’horizons et de formations divers et travaillant dans le privé comme dans le public. Considérant que les autres think tank ne laissent pas assez de place aux jeunes, il les met au cœur du débat public, en tant qu’acteurs et sujet. Outre la jeunesse, son autre spécificité réside dans la formulation de leurs propositions qui doivent être concrètes et « tweetables », c’est-à-dire courtes et accessibles.
Ainsi, à l’occasion des 100 jours de François Hollande à la tête de l’État « Cartes sur table » fait « 100 propositions pour les 100 jours », des « mesures concrètes qui contribueront à améliorer la vie quotidienne de la population française et la situation du pays ». « Issues de l’expérience ou de l’expertise » de ces jeunes, elles seraient gratuites, d’un faible coût ou même génératrices de gains. Éducation, culture, système social et politique, écologie et finances sont autant de thèmes abordés par ce think tank qui se démarque de ses aînés avec des propositions telles que « permettre aux Français de pouvoir enfin se la raconter dans toutes les langues ».
Anne-Laure Chanteloup