Manuel Valls: « Nous ne menons pas une politique d'austérité »

jeudi 28 août 2014
Crédit : Capture d'écran France TV

« Un nouveau gouvernement devait se mettre en place, un gouvernement clair et avec des visages jeunes. » Mardi 26 août, deux heures après la nomination de sa nouvelle équipe de ministres, Manuel Valls était l’invité du JT de France 2 présenté par David Pujadas. L’occasion pour le Premier ministre français de justifier ses choix et d’annoncer la ligne politique qu’il souhaite instaurer. L’intervention a été suivie par 5,1 millions de téléspectateurs.

Pour justifier le remaniement gouvernemental, Manuel Valls n’a pas hésité à porter pour responsables les propos tenus par Arnaud Montebourg ce week-end et soutenus par Benoît Hamon : « Ce sont les faits, les déclarations qui ont été rappelées qui ont déclenché, oui, cet acte d'autorité du gouvernement. » Selon lui, « quand une ligne a été définie, les membres du gouvernement ne peuvent pas se donner en spectacle ». « Quand une décision est prise, quand la ligne est définie, quand le parlement donne la confiance au gouvernement sur l'orientation que j'ai présentée il y a quelques mois à l'occasion de mon discours de politique générale, quand nous votons le pacte de responsabilité, quand l'Assemblée nationale vote des mesures importantes notamment la baisse des impôts pour les revenus les plus modestes et les classes moyennes, […] quand l'Assemblée nationale vote la réforme territoriale, [...] nous agissons. »

Sujet important de cette rentrée, Manuel Valls a profité de son intervention publique pour aborder la question de la crise du logement : « Il faut faire les réformes nécessaires […]  parce qu'il y a un vrai problème. Je ferai des annonces dans 48 heures », a t-il promis à l’antenne en réponse à l’effondrement des constructions ces derniers mois. Selon les statistiques du ministère du Logement publiées mardi 26, les mises en chantier ont continué à se détériorer avec un recul de 13,3% sur un an, et ont dégringolé de 16% pour les logements classiques hors résidences.

Evidemment, le Premier ministre a dû discuter du choix de ses ministres. Au sujet d''Emmanuel Macron au ministère de l'Economie, le Premier ministre n’a pas tari d’éloges. « Emmanuel Macron est un socialiste », « un symbole », a-t-il indiqué, défendant sa nomination en remplacement de Montebourg. « Et alors, on ne peut pas dans ce pays être entrepreneur, banquier, commerçant, artisan? », s'est aussi étonné Manuel Valls devant le journaliste qui rappelait le parcours du nouveau ministre, ancien banquier chez Rotschild.

Lors de son allocution, le Premier ministre s’est aussi attelé à la dure tâche de rassurer les français. « Nous ne menons pas une politique d'austérité », s’est défendu Manuel Valls. Mais « je suis pour le sérieux budgétaire, je sais que nous ne pouvons pas vivre au-dessus de nos moyens ». Il a alors parlé d’une politique suivie « équilibrée, qui va produire des résultats mais il faut du temps (...) Il n'y a pas d'autre politique », a t-il précisé.

Confiant, le Manuel Valls soumettra son gouvernement à un vote de confiance devant l'Assemblée nationale en septembre ou octobre. « Il y a beaucoup de parlementaires écologistes qui nous soutiennent, les radicaux de gauche sont toujours engagés avec nous et puis surtout il y a l'immense majorité des députés socialistes qui nous soutiennent », a-t-il affirmé. « La dissolution ? Je ne l'imagine même pas (...) La majorité, elle sera là, il ne peut pas en être autrement ».

Gaëlle Michineau

Pour en savoir plus :

Vidéo : l'intervention de Manuel Valls sur France 2 après la nomination de son nouveau gouvernement (Le Monde)

Les 5 points à retenir de l'intervention de Manuel Valls sur France 2 (La Tribune)

Manuel Valls sur France 2 : « quand une ligne a été définie, les membres du gouvernement ne peuvent pas se donner en spectacle » (Atlantico)

Pour Valls, Montebourg a « franchi la ligne jaune » avec ses critiques (Les Echos)

 

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