C’est lui le patron ? En tous les cas Manuel Valls en donne tous les symptômes. Hier à l’issu du Conseil des ministres, il a exposé son plan d’économie depuis les salons de l’Elysée – grande première – et à la place du porte parole du gouvernement, Stéphane le Foll à qui échoie normalement cette déclaration à l’issue du Conseil. Cette annonce a provoqué des réactions glaciales et outrées d’une bonne partie des députés de gauche qui n’avaient pas été prévenus au préalable du détail de ces mesures. Et le moins que l’on puisse dire est que cette annonce a fait l’effet d’une petite explosion dans les salons si tranquilles de l’Elysée : 50 milliards d’euros d’économies en dépenses publiques devront être réalisées entre 2015 et 2017. Invité du JT de France 2 mercredi soir, le premier ministre s’est défendu en assurant : « Il ne s’agit pas d’un plan d’austérité » en se justifiant par le fait que l’austérité « serait d’empêcher la création d’emplois publics ». Pourtant… pourtant… Les 50 milliards d’économies sur la dépense publique entre 2015 et 2017 seront supportés à hauteur de 18 milliards d’euros par l’Etat, 11 milliards les collectivités locales, 10 milliards l’assurance maladie et 11 milliards par d’autres dépenses sociales.
Et déjà des voix ulcérées s’élèvent de toutes parts. La CFDT estime que « les plus modestes sont insuffisamment protégés », alors que pour FO, le plan va « accroître la précarité et la pauvreté ». La CGT a évoqué de son côté « un gouvernement dur avec les faibles ». Mais Manuel Valls a rassuré les partenaires sociaux en assurant que la création des 60 000 postes dans l’Education serait maintenu et a garanti aussi les créations prévues dans la police, la justice et l’administration pénitentiaire. Et concernant le gel des pensions et des prestations sociales, il a assuré qu’elles ne perdureraient pas au-delà d’octobre 2015. « C’est l’engagement que nous avons pris, le gel des pensions, des prestations sociales n’ira pas au-delà de 2015. Nous sommes conscients de l’effort qui est demandé aux Français», a affirmé Manuel Valls.
Véronique Pierron