Certains n’y croyaient pas mais Manuel Valls a quand même obtenu la confiance à son gouvernement après une déclaration de politique générale assez tendue où il n’a rien lâché : « Gouverner, c’est résister. Gouverner, c’est tenir. Gouverner, c’est réformer. Gouverner, c’est dire la vérité. Gouverner, c’est aller chercher la confiance surtout quand c’est difficile », a-t-il martelé. Un gouvernement constitué le 27 aout dernier après avoir limogé les ministres frondeurs opposés à sa politique, seulement cinq mois après leur entrée en fonction. Et côté fronde, ils sont 32 à s’être abstenu pour marquer leur mécontentement. L’Assemblée Nationale lui a donc accordé sa confiance par 269 voix contre 244 et 53 abstentions. Un résultat qui est même moins juste que celui qui se murmurait dans les couloirs où on annonçait une poignée de voix et les plus pessimistes voyaient déjà une dissolution.
Front de gauche contre tous les fronts
Les radicaux de gauche ont finalement voté la confiance mais les écologistes se sont abstenus ainsi que les trois élus du mouvement républicain et citoyen (MRC), ce qui a empêché le gouvernement d'atteindre la majorité absolue de 289 députés. D’ailleurs à propos d’abstention, un petit incident a secoué le vote car l’Assemblée avait annoncé en premier que 31 socialistes s’étaient abstenus or, une députée a fait savoir qu’une erreur de vote avait été commise et qu’elle s’abstenait.
Comme il l’avait annoncé, le Front de gauche a voté contre comme l’UMP et l’UDI. Pour comparaison, en avril dernier, les députés avaient accordé par 306 voix contre 239 sa confiance au premier gouvernement de Manuel Valls et seuls 11 députés frondeurs s’étaient abstenus. De plus, les radicaux de gauche avaient aussi voté la confiance alors que les écologistes plus partagés s’étaient répartis entre confiance et abstention.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Déclaration de politique générale (France Télévision)
Les ministres frondeurs (Les Echos)