Contre toute atttente et marquant sa différence avec le gouvernement sur le financement de la compétitivité des entreprises, Arnaud Montebourg s’est déclaré « assez opposé voire même totalement opposé, à ce qu'on reprenne les vieilles recettes de la TVA, qui va frapper les ménages, déstabiliser la consommation, affaiblir l'économie, y compris la CSG parce que les familles ne peuvent pas y échapper, et donc ce sont une perte de pouvoir d'achat ». Une déclaration de bon sens faite dimanche lors de l’émission Europe1/iTélé/Le Parisien Aujourd'hui en France alors que le gouvernement réfléchit sérieusement à une hausse de la CSG pour financer le secteur. Le ministre rebelle va encore plus loin et estime que le gouvernement « doit aller chercher les secteurs abrités de l'économie, les secteurs qui font beaucoup d'argent sans finalement trop se fatiguer. Par exemple le secteur bancaire, qui gagne beaucoup d'argent, et qui devrait contribuer davantage après avoir d'ailleurs causé beaucoup de tort à l'économie mondiale ».
Il poursuit sur sa lancée de réformateur indocile : « C'est un secteur abrité, peu concurrentiel, et finalement très profitable qui devrait participer à l'effort national en finançant les baisses de charges, sur le reste de l'économie ». Mais ça c’était juste avant d’ajouter presque en aparté : « Je pense aussi à l'immobilier » et de finir décidemment en verve, sur une troisième piste, celle de la « fiscalité écologique », avec une « taxe carbone extérieure », qui frapperait les produits importés générant des émissions de CO2. Des déclarations qui n’ont pas manquées de provoquer des hurlements d’horreur du coté des secteurs concernés. Et Jean-François Buet, président de la Fnaim agite déjà les affres de conséquences dramatiques : « Une fiscalité supplémentaire (...) engendrerait irrémédiablement une baisse importante de l'activité avec une incidence immédiate sur l'emploi ».
Véronique Pierron