« Voir disparaître la prostitution ». Tel est l’objectif de Najat Vallaud-Belkacem, qui souhaite ainsi « protéger l'immense majorité des prostituées, qui sont d'abord des victimes de violences de la part des réseaux, des proxénètes ». Même si le chiffre de 20.000 est avancé, il est toutefois difficile de savoir exactement le nombre de personnes qui se prostituent.
C’est dans un entretien accordé au Journal du Dimanche que la ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement s’explique sur son nouveau cheval de bataille, qui s’annonce d’ores et déjà sensible. Voire polémique. Elle le sait : ce sera « un chantier de long terme ». Pour autant, la France doit « se donner les moyens » d’abolir le plus vieux métier du monde, selon elle.
« Cette position abolitionniste est le fruit d’une réflexion tirant les leçons des insuffisances des dispositifs actuels », ajoute Najat Vallaud-Belkacem. Et de rappeler que l’année dernière, les députés de droite comme de gauche avaient adopté une résolution préconisant de pénaliser les clients de la prostitution. Dans l’Hexagone, avoir recours à des personnes prostituées n’est pas réprimé par la loi. Depuis 2003, le racolage passif est puni de deux mois d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.
Une conférence de consensus doit être organisée sur le sujet, a annoncé la ministre des Droits des femmes. Qui n’a toutefois précisé aucune date.
Caroline Moisson