« Petit con ! ». Voilà un moment que ce nom d’oiseau bouillait sur le bout de la langue de Daniel Cohn–Bendit et le député européen - ex-sale gosse et pas du tout assagi par ses 67 printemps – l’a libéré en direction de François de Rugy co-président du groupe écologiste à l’Assemblée Nationale. En cause ? Le traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), qui avec sa « règle d'or », doit être présenté au Parlement fin septembre pour ratification. Dany le rouge est pour. François de Rugy contre. Dilemme qui créé quelques frictions pendant l’université d’été d’EELV à Poitiers. M. de Rugy est le premier à réagir le 22 aout en expliquant que sa position de rejet pourrait évoluer en fonction du texte soumis à ratification. Il espère notamment des évolutions concernant la taxe sur les transactions financières. « Ca montrerait qu'on tire les leçons de la crise financière », indique-t-il. Avant d’ajouter : «Economiquement, on ne guérit pas le déficit avec un remède pire que le mal ».
Quelques mètres plus loin, Dany le fomenteur de petits noms, soupire : « Je ne comprends pas le fonctionnement de Rugy (….) On est conscients que ce passage est difficile pour tout le monde. Mais on a besoin d'une politique européenne pour s'attaquer aux marchés financiers, et ce traité et un point de départ ». Pour lui, les écologistes ont un devoir de solidarité envers les socialistes. Logique balayée du revers de la main par François de Rugy : « C'est la pire façon d'aborder le sujet, répond M. de Rugy. Nous, on assume la rigueur, mais on ne fait pas les choses parce que l'Europe nous y oblige ». Au final, l’impétueux Dany finit par balayer d'un revers de la main l'altercation de la veille. « C'est un non-événement, dit-il, comme la proposition de référendum d'Eva Joly ».
Véronique Pierron