C’est un sondage qui chiffre le malaise de certains jeunes diplômés ambitieux, désireux de réussir et qui se heurtent à un marché de l’emploi français, incapable de répondre à leurs attentes. Cette étude réalisée par Deloitte-Ifop et publiée lundi 25 février, illustre le pessimisme actuel des étudiants – du BAC au BAC + 5. Parmi eux, une majorité (58%) juge leurs chances de trouver un travail dans les six mois peu élevées (+7 points en un an !). Un pessimisme que la réalité rattrape. Seuls 55% des sondés affirment avoir un travail avec un taux de 68% en CDI, et 32% en CDD. Quant aux autres, en recherche d'emploi depuis 15 semaines en moyenne, 38% d’entre eux n'ont eu aucun entretien, 12% un seul et 20% seulement deux occasions.
Ce malaise pourrait augurer une fuite de cerveaux, phénomène que l’on attribue plus communément aux pays en voie de développement. En effet, 27% des personnes interrogées pensent que leur avenir professionnel a plus de chance de s’épanouir à l’étranger plutôt qu’en France. Un bond par rapport au "baromètre de l'humeur des jeunes diplômés" 2012, qui évaluait à 13% la part de ceux qui envisageaient une meilleure carrière à l’étranger. Des chiffres, en totale corrélation avec l’état actuel d’inertie du marché de l’emploi. Des chiffres, que le gouvernement devra bien prendre en compte, afin de réagir vite, s’il ne veut pas que la fuite des cerveaux prenne un réel essor.
Mathilde Leleu