« Comment admettre qu’au début du 21e siècle, la police soit conduite à protéger des écoles ? Comment supporter l’idée que des enfants puissent redouter de se rendre à l’école et des parents de les y envoyer ? » s’est interrogé mercredi 20 mars le chef de l’Etat, faisant référence aux tueries de Toulouse en mars 2012. A l’occasion du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), François Hollande a fustigé l’antisémitisme. Pour le président de la République, ce « n’est pas seulement la haine des juifs », c’est aussi « la détestation de la France ».
François Hollande a également exprimé sa volonté de lutter contre l’antisémitisme par l’éducation et l’enseignement de la Shoah, qui « doit pouvoir être enseignée partout, dans tous les collèges et les lycées de France, dans nos villages, dans nos cités, dans nos banlieues ». « Ce n’est pas un enseignement à option que les maîtres hésiteraient à professer dans certaines circonstances ou devant certains élèves », a tenu à préciser le chef de l’Etat.
Parmi les personnes présentes à ce dîner, se trouvaient Latifa Ibn Zlaten, la mère du premier soldat tué par Mohamed Merah, et Samuel Sandler, père et grand-père de trois des victimes tuées dans une école juive de Toulouse. Simone Veil et de nombreuses personnalités du monde politique, culturel et médiatique étaient également présentes à la soirée.
Avant le discours de François Hollande, le président du Crif, Richard Prasquier, a rappelé qu’en 2012, 614 actes antisémites, dont 96 violences à des individus, avaient été dénombrés par le Service de protection de la communauté juive.
Violaine Badie