Le sujet se devait d’être abordé. Car jusque-là François Hollande ne s’était que peu exprimé dessus, préférant laisser son gouvernement monter au créneau. Lors de la traditionnelle interview télévisée du 14-Juillet, le président de la République s’est montré ferme sur le plan de restructuration annoncé jeudi par PSA Peugeot-Citroën. 8 000 emplois vont être supprimés et le site d’Aulnay-sous-Bois fermé. Un « choc » pour les salariés, les villes concernées mais aussi les sous-traitants, selon François Hollande.
« L’État ne laissera pas faire », a déclaré le président de la République sur TF1 et France 2. Et d’ajouter : « Ce plan, je le considère en l'état, inacceptable (...) il doit être renégocié. » Tout à fait conscient que le gouvernement n’a pas les moyens d’agir pour empêcher la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois, François Hollande estime toutefois que « nous pouvons faire en sorte qu’Aulnay reste un site industriel, de la même manière qu'il doit y avoir des garanties sur la pérennisation du site de Rennes ».
Et de s’en prendre à la direction de PSA, en l’accusant de « mensonge ». Car pour François Hollande, « ce plan était déjà une rumeur il y a quelques mois, la direction de Peugeot a nié qu’elle était dans la réflexion de ce plan ». « Trop facile aussi de dire, que c’est la faute du coût du travail » pour expliquer les problèmes du constructeur automobile, a estimé le chef de l’État. Préférant plutôt s’interroger sur « des choix stratégiques qui n’ont pas été bons » ou encore sur « des comportements d’actionnaires qui se sont distribués des dividendes ».
Caroline Moisson