Mois après mois la rengaine est la même : le chômage augmente. Encore et encore. Inlassablement. Entre janvier et décembre 2012, le nombre de demandeurs d’emplois a bondi de 10%, s’établissant à 3,1 millions de chômeurs à la fin de l’année dernière. Mais ces chiffres reflètent-ils la réalité ? Car régulièrement, Pôle Emploi est accusé d’avoir la radiation un peu trop facile. Dans l’objectif de faire baisser les chiffres.
Alors si dans certains cas, la radiation n’était plus automatique ? Dans un rapport sur la gestion des listes d'emplois et les radiations qui doit être remis fin février au conseil d’administration de Pôle Emploi ainsi qu’au ministre du Travail Michel Sapin, le médiateur national de l’organisme public préconise d’en finir avec les radiations pour « absence à convocation ». À l’heure actuelle, un chômeur est exclu des listes de demandeurs d’emploi à partir du moment où il ne s’est pas rendu à un rendez-vous avec son conseiller. Sans distinction aucune entre celui qui a délibérément choisi de ne pas y aller et celui qui n’a pas pu s’y rendre indépendamment de sa volonté.
« Si l'on peut débattre de la portée de l'absence à une convocations et de l'interprétation à lui donner, systématiquement lui attribuer la valeur d'un refus de remplir ses obligations est exagéré, particulièrement au regard de certains motifs ponctuels et involontaires : retard de train, retard de dix minutes au rendez-vous, erreur de calendrier, etc », explique ainsi Jean-Louis Walter dans ce rapport.
« Radier est une décision grave » pour le médiateur. « Une épreuve que même un salarié socialement inséré ne saurait surmonter sans dommages », ajoute-t-il. Car pendant deux mois, le demandeur d’emploi ne perçoit pas d’indemnités. Jean-Louis Walter propose plutôt des sanctions graduelles. Et il profite de ce document pour souligner qu’il n’existe « pas de politique de radiation » chez Pôle Emploi.
Caroline Moisson