Le Qatar aime décidemment beaucoup la France. Après s’être offert le Paris Saint Germain en le dopant à coups de millions de dollars, ce minuscule Etat du Golfe, grand comme une province française est aujourd’hui dans les starting block pour… venir au secours des banlieues françaises. Cette fois, c’est par l’intermédiaire d’un fonds destiné aux banlieues et aux zones rurales précise-t-on dans l’entourage d’Arnaud Montebourg, que le petit Etat interviendra dans la vie économique et publique française. La mise initiale devait être de 50 millions d’euros. La somme de 100 millions d’euros a ensuite été avancée. Mais Fleur Pellerin, ministre déléguée aux PME, à l'Innovation et à l'Economie numérique a fait le buzz en annonçant mardi matin sur I Télé qu’au final c’est… 1 milliard d’euros que le Qatar investira dans les « zones françaises paupérisées », rurales et urbaines. Le minuscule Qatar semble bien avoir des fonds illimités. Et c’est le cas en vérité. Il détient via des fonds souverains des parts dans Lagardère, Vivendi, Vinci, Veolia, Total, ou LVMH et on ne compte plus ses possessions d’hôtels de luxe.
L’Etat devrait participer au fonds pour assurer un contrôle
Autre nouveauté : l'Etat français aura des parts dans le capital du fonds, histoire d'assurer un minimum de contrôle. Reste à savoir à combien s'élèvera cette participation. Selon la vice-présidente de l'Association nationale des élus locaux pour la diversité (Aneld) promotrice de ce projet de fonds, ce dernier serait réparti à 50/50 entre le Qatar et la France alors que Libération affirmait que l’Etat français serait minoritaire. De son coté Kamel Hamza, conseiller municipal UMP à La Courneuve et président de l’Aneld, se réjouit : « C'est plutôt une bonne nouvelle que le gouvernement mette de l'argent. Ça permet de répondre aux détracteurs ». « Cela s'applique uniquement à la création d'entreprise » ajoute t-il avant de préciser que ce fonds va aider des initiatives paralysées par l'absence de crédit bancaire. Dans l’entourage d’Arnaud Montebourg, on confiait à l’AFP que « L'approche, ce sont les territoires déshérités. C'est vrai que les quartiers ont un vrai retard d'investissement, qui est en désaccord avec l'énergie qui en émane ». Avec ce fonds, le gouvernement de gauche concrétise, en le modifiant, un projet lancé sous Nicolas Sarkozy fin 2011, mais mis en sommeil à l'approche de la campagne électorale, sous la pression de l'extrême droite qui s’adonnait à l’un de ses dadas en dénonçant un supposé risque « d'islamisation ».
Véronique Pierron