Bono, chanteur du groupe U2 et co-fondateur de l’ONG ONE - organisation de campagne et de plaidoyer engagée dans la lutte contre l’extrême pauvreté et les maladies évitables, qui compte, sur ses 3 millions de membres à travers le monde, 80.000 membres en France – a été invité à intervenir, via un message vidéo, lors de la clôture des Assises du développement et de la solidarité internationale le 1er mars.
Le chanteur irlandais a estimé que ces Assises avaient été positives en ce qu’elles avaient soulevé un grand nombre de questions difficiles et permis de remettre « en cause les vieilles méthodes ». Il considère qu’il faut « exiger le partenariat au lieu du paternalisme, la justice au lieu de la charité, la transparence au lieu de l’opacité ».
La France, l’un des principaux leaders en matière de développement
Bono a rappelé le rôle de leader de la France dans la réduction de moitié du taux de la pauvreté extrême depuis 1990, dans les avancées en matières de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – « plus de 8 millions de personnes sauvées par traitements antiviraux, dont 500.000 d’entre eux grâce à des financements français » et la réduction de 75% du paludisme dans huit pays d’Afrique depuis 2000 - contre la corruption ou encore dans l’initiative de la taxe sur les transactions financières dont une partie est consacrée au développement. Puis il a salué la « vision, la générosité et la détermination » des Français qui « même durant les moments difficiles » n’oublient « pas que les idéaux français appartiennent à tout le monde et pas seulement à la France », qui, « plus de deux cents ans après que la France a porté au reste du monde le message liberté, égalité, fraternité », s’accrochent « toujours fermement à l’idée qu’un déni des droits humains n’importe où est une menace pour ces droits partout ailleurs ». Il a loué « cet esprit français », déclarant : « C’est simplement ce que vous êtes, c’est dans votre ADN ».
« Soyez encore plus français et soyez audacieux ! »
Le chanteur a invité, malgré les difficultés, à continuer « de voir grand, de penser à long terme » et à adopter une loi de programmation permettant de « se battre pour une mondialisation qui fonctionne pour tous ». Et après avoir rappelé que l’extrême pauvreté constitue, outre « un affront à notre humanité », « une menace pour notre sécurité », il s’est dit parfaitement d’accord avec François Hollande : « C’est maintenant le temps du développement au Mali. » Il a conclut en « encourageant à être français. » « Soyez encore plus français et soyez audacieux ! »
Anne-Laure Chanteloup