Le soutien sans réserve de Jean Pierre Raffarin pour Jean François Copé – « Il y a du Chirac en lui » - n’a pas plu à tout le monde. Dans l’entretien publié dans Le Monde du 23 juillet, l’ex-Premier ministre annonce avec sa fausse bonhommie habituelle qu’il ne croit pas en la candidature de François Fillon. Après l’avoir qualifié de « secret et solitaire », il ne s’est pas gêné pour ajouter : « Son profil ne me semble pas être celui d'un chef de parti, unique objet de cette élection ». Et un tantinet fielleux, il ajoutait « mais je suis sûr que nous aurons besoin de lui pour d'autres missions de premier plan ». François Fillon a réagi à ces attaques avec flegme en reconnaissant le 23 juillet que ses « relations sont difficiles depuis longtemps » avec Jean-Pierre Raffarin.
L'ex-premier ministre a aussi affirmé que ce qui le « frappe », « ce sont les attaques » de M. Raffarin « contre Nicolas Sarkozy », rapporte une journaliste des Inrockuptibles sur Twitter. Se pliant à l’exercice du « parlé vrai » décidément très en vogue, Jean-Pierre Raffarin a qualifié le quinquennat de Nicolas Sarkozy de « brillant exercice solitaire du pouvoir ». Les bataillons de l’UMP ont bondi. Dans le camp Fillon, Eric Ciotti, directeur de campagne de l’ex-premier ministre a estimé que « résumer le quinquennat de Nicolas Sarkozy a un exercice solitaire du pouvoir traduit une aigreur inutile de la part de Raffarin ». Prudent, Jean-François Copé a estimé dans Le Figaro: « Ce n'est pas mon point de vue sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy » mais « J'ai fait du respect de la liberté d'expression ma marque de fabrique à la tête de ce parti, je ne vais pas y déroger ».
Véronique Pierron