Non ce n’est pas une raffarinade de plus…. L’ex-Premier ministre a déclaré mardi qu’il voterait pour les emplois d’avenir qu’il perçoit comme « une marche pour l’emploi ». Puis se défendant de ce soutien somme toute inattendu, il s’est empressé de compléter lors de l'émission Preuve par 3 AFP-Public Sénat : « Je ne suis pas favorable à ce projet (...) j'aurais fait autrement (...) mais je voterai le texte de loi ». Le sénateur de la Vienne s’explique en prêchant pour une « meilleure solution » et imagine alors de « conditionner les allégements de charges liés aux 35 heures à l'embauche de jeunes en alternance, dans de vraies entreprises, avec de vrais emplois ». Malgré cette prudence, il réitère alors au micro de Public Senat sa décision qu’il affermit encore en l’entourant de cette sorte d’empathie dont il a fait son label et sa marque de fabrique : « Mais je ne vais pas voter contre un texte qui donne des emplois à des jeunes. Je ne vais pas mettre une barrière sur un chemin que je sais difficile. Je sais qu'aujourd'hui, une première expérience, ce n'est pas forcément un emploi, mais c'est une marche vers l'emploi. Et de ce point de vue-là, je ne me sens pas le droit d'interdire cet accès à des jeunes ». Rappelons toutefois que sous le gouvernement Jospin, il avait déjà été le premier président de région de droite, à mettre en place les emplois-jeunes Aubry.
Mais bon sang d’opposition ne saurait mentir et sur l’engagement de François Hollande de faire baisser le chômage dans un an, Jean-Pierre Raffarin estime que le président de la République « ne prend pas les moyens de ses objectifs ». Et commentant l’intervention télévisée de François Hollande dimanche soir, le sénateur de la Vienne a glissé quelque peu pervers et sans en avoir l’air, que le Président s'était montré « bon professionnel » mais qu'en « terme de leadership », il n'avait « pas encore atteint l'ensemble des caractéristiques de la fonction" présidentielle » et n’avait « pas encore apprivoisé la fonction ». Et en guise d’estocade, il a estimé que « Le gouvernement n'a pas donné l'impression pendant l'été d'être au travail, il a donné le sentiment d'être léthargique ».
Véronique Pierron