Les trois prévenus, le commandant grec Apostolos Mangouras, le chef mécanicien grec, Nikolaos Argyropoulos, et le directeur de la marine marchande espagnole de l’époque, José Luis Lopez Sors, ont été acquittés du délit d’atteinte à l'environnement. Seul le commandant a écopé de neuf mois de prison avec sursis pour n’avoir pas respecté les consignes des autorités espagnoles de naviguer le plus loin possible des côtes.
Le parquet de La Corogne, dans le nord-ouest de l'Espagne, qui avait requis entre cinq et douze ans de prison pour les accusés, rejette le verdict et a également décidé de présenter un recours en cassation dans l’espoir d’obtenir réparation du préjudice sur l’environnement.
Le Prestige, un pétrolier libérien dont la coque endommagée s’est brisée en deux, a sombré le 19 novembre 2002 à 270 km au large des côtes de Galice en Espagne, déversant 70 000 tonnes de fioul sur les côtes portugaises, espagnoles et françaises. La marée noire du Prestige est l’une des plus grosses catastrophes écologiques au monde.
Pour la branche espagnole de Greenpeace, cet acquittement général montre que « créer un désastre environnemental est sans conséquence. »
En déposant un recours contre ce jugement, la France, par le biais de Christiane Taubira, ministre de la Justice, et Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, souhaite « faire reconnaître [...] l'existence d'une infraction pénale d'atteinte à l'environnement en raison des actes commis par le capitaine et l'équipage. »
Le naufrage du Prestige et les conséquences sur l’environnement et l’économie ont été chiffrés à 109,7 millions d'euros pour la France.
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
Après le naufrage et la marée noire, l'équipage du Prestige acquitté (Le Monde)
L'Etat français se pourvoit devant la cour suprême espagnole (France TV Info)