Il est libre Jean-François Copé. C'est en tous cas en homme libre qu'il se présente devant ses partisans. Libre de se démarquer de ses prédécesseurs et de son parti, libre de présider l'UMP, libre de représenter une droite décomplexée et enfin libre d'organiser sa propre rentrée. Devant quelque 2.500 militants réunis pour l'occasion à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), celui, qui s'est vu conforté à la tête de l'UMP lors d'un vote interne le 30 juin dernier, fait table rase du passé. Dans un discours d'un peu plus d'une heure, il s'est démarqué de l'ancien chef d'Etat en évitant soigneusement de prononcer son nom.
Jean-François Copé s'est seulement félicité du succès de la souscription lancée par son parti début juillet, à la suite de l'annulation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le Conseil constitutionnel. “C'est la plus importante collecte jamais réalisée par un parti politique dans l'histoire de la Veme République”. Il se démarque, mais il reste “loyal”. C'est ce qu'il affirme lorsqu'il annonce qu'il s'effacera en cas de retour de l'ancien Président. Très clairement, 2017, il y pense et probablement pas qu'en se rasant le matin. En attendant, il souhaite mener un “travail d'évaluation”, une sorte de bilan ou d'inventaire, du quinquennat Sarkozy. Il le dit et le redit, son ennemi c'est la politique menée par la majorité socialiste. Il veut “redonner le goût de la liberté” aux Français car il a “l'intuition que les Français aspireront à retrouver la liberté après cinq ans de socialisme”.
Une rentrée en ordre dispersé
Un an après l'échec de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, l'UMP semble en pleine déconfiture. Les traditionnelles journées parlementaires de septembre ont été annulées pour des raisons financières. A droite, la rentrée se fait en ordre dispersée. A commencer par Laurent Wauquiez. L'ancien porte-parole du gouvernement est allé à la rencontre de ses partisans sur ses terres de Haute-Loire, dont il est le député, il y a un peu plus de dix jours. L'ancien Premier ministre, François Fillon, retrouvera mercredi ses partisans, dans la Sarthe, en présence de quelque 80 parlementaires et un peu plus d'une dizaine d'anciens ministres. Les amis de Nicolas Sarkozy, eux, se reuniront les 1er et 2 septembre, à Arcachon. Quant à Roger Karoutchi, il a choisi d'organiser sa propre université d'été pour les jeunes, ce week-end, avec pour invités Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire. “Parler d'une seule voix, c'est humainement impossible”, estime Jean-François Copé, réunir les différentes personnalités de droite semble encore plus difficile.
Vanessa Gondouin-Haustein
Pour en savoir plus :
Les Universités d'été des partis politique (Slate)
La rentrée de Jean-François Copé (L'Express)