Au moment où un déploiement sans précédent des forces armées s’effectue en France pour assurer la sécurité du pays suite aux attentats terroristes qui ont fait 17 morts, le président français a souhaité revoir les objectifs de baisse des effectifs dans la Défense.
C’est sur le porte-avions Charles de Gaulle au large de Toulon que François Hollande a fait cette annonce lors de son discours annuel de vœux aux Armées mercredi.
« Quant aux restructurations qui sont prévues, la situation exceptionnelle que nous connaissons doit conduire à revenir sur le rythme de réduction des effectifs qui avait été programmé pour les trois prochaines années dans le cadre de la loi de programmation militaire. Ce rythme doit être revu et adapté. » Peut être une bouffée d’oxygène pour des militaires qui ont subi de plein fouet de nombreuses restructurations sous Sarkozy puis sous Hollande.
S’adressant au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, Hollande attend des propositions concrètes « d’ici la fin de la semaine » tout en gardant en tête les impératifs budgétaires. A l’issue d’un conseil de Défense qui se tiendra mercredi prochain, le chef de l’Etat prendra sa décision.
Le budget, c’est bien cela qui avait justifié une diminution des effectifs - et donc des dépenses - dans l’armée. La loi de programmation militaire, votée en décembre 2013, prévoyait d’allouer 190 milliards d’euros de crédits jusqu’en 2019, soit 31,4 milliards par an pour les dépenses militaires. Elle prévoyait aussi de supprimer 33 615 postes en six ans dont 7 881 en 2014. Ce sont ces chiffres qui vont être revus.
Le chef de l’Etat a par ailleurs salué le travail des forces de police et de gendarmerie « qui ont neutralisé les terroristes et qui assurent quotidiennement la sécurité » alors que près de 11 000 policiers et militaires sont déployés actuellement sur le territoire français. « Jamais dans notre histoire il n’y a eu tel déploiement avec une telle rapidité. »
Le porte-avions Charles de Gaulle est parti en mission de cinq mois pour mener des exercices avec les américains et les pays riverains de l’Irak contre le groupe état islamique.
« Aujourd’hui la situation au Moyen-Orient justifie la présence de notre porte-avions. Nous disposerons d’informations précieuses, nous pourrons si nécessaire mener des opérations en Irak avec plus d’intensité et d’efficacité, a déclaré François Hollande.
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
Rythme revu et adapté (France TV Info)
Hollande à bord du Charles de Gaulle (L'Express)
Le porte-avions se prépare à monter en ligne (Le Figaro)