Réduction des gaz à effet de serre : la France pas si bonne élève que ça

vendredi 26 avril 2013

En 2005, la France s’est engagée à réduire par quatre ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050, dans le cadre du protocole de Kyoto. Un objectif baptisé « facteur quatre ». En 2013, cet objectif semble en bonne voie, du moins en terme de chiffres. Un récent rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), rattaché au ministère de l’Écologie, pointe du doigt la principale cause de cette baisse des émissions : la crise.

Ce rapport relève bien des évolutions des émissions de GES par secteur qui satisferont très probablement « aux engagements pris au titre du protocole de Kyoto ». Mais ces diminutions sont à attribuer à deux facteurs : la stagnation économique et la délocalisation d’activités industrielles fortement émettrices. 

Le CGEDD est même encore plus critique, puisqu’il dénonce le fait que la part mondiale de la France dans les émissions de GES est en réalité en augmentation. « La France respecte formellement ses engagements au titre du protocole de Kyoto, mais il s’agit d’un résultat en trompe-l’œil : l’empreinte carbone par habitant des Français a augmenté de 15% en 20 ans si on prend en compte le solde des échanges extérieurs de GES », explique-t-il.

Parmi les points faibles de la France : le faible coût de l’électricité, qui ralentit le développement d’autres sources d’énergies dites « décarbonnées », hors nucléaire. À titre d’exemple, l’électricité coûte deux fois plus cher en Allemagne. Le rapport note ainsi que « l’électricité éolienne terrestre est pleinement compétitive sur le marché allemand », ce qui n’est pas le cas en France.

Le CGEDD avance quelques pistes pour augmenter le prix des énergies fossiles : la fiscalité, un système de quotas d’émission carbone ou de nouvelles réglementations.

Violaine Badie

Pour en savoir plus :

Le facteur 4 en France : la division par 4 des gaz à effet de serre à l’horizon 2050 (Conseil général de l’environnement et du développement durable)

Le Conseil général de l’environnement et du développement durable (Ministère du Développement durable)

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