Les demandes des syndicats n'y auront rien fait. Lundi, et comme il l'avait déjà laissé entendre vendredi, Michel Sapin a exclu tout coup de pouce en faveur du Smic. « Cette année, le gouvernement envisage de procéder à une revalorisation fondée sur l'application des mécanismes légaux », a déclaré le ministre du Travail lors de la Commission nationale de la négociation collective, avec syndicats et patronat.
12 euros net en plus par mois
Conformément aux nouvelles règles de calcul instaurées par l'actuel gouvernement, l'augmentation du Smic sera de 1,1% au 1er janvier 2014. Ces règles prennent en compte l’indice des prix pour les ménages modestes et le pouvoir d’achat des ouvriers et employés. De fait, dès l'année prochaine, le Smic horaire sera de 9,53 euros brut, contre 9,43 euros aujourd'hui. Le salaire minimum mensuel s'élèvera à 1.445,38 euros brut pour les salariés travaillant 35 heures hebdomadaires, contre 1.430,22 euros actuellement. Cette hausse représentera environ 12 euros net par mois.
D'après Michel Sapin, cette augmentation, supérieure à l'inflation (+0,6% cette année), permet de préserver « le pouvoir d'achat et l'emploi des moins qualifiés ». Un avis que ne partage pas Jean-Claude Mailly. « On n'a quasiment pas eu de coup de pouce depuis que le gouvernement est en place », avait anticipé dimanche le secrétaire général de Force ouvrière, sur RTL. Selon lui, la relance de la consommation en France « passe aussi par l’augmentation du Smic ». De son coté, la CGT pense que le salaire minimum en France doit aller « dans un terme rapide à 1.700 euros bruts par mois ».
3,1 millions de smicards
Du côté du patronat, en revanche, on salue un choix « normal dans l'environnement actuel », selon les mots de Jean-François Pillard, vice-président du Medef, sur BFM Business lundi. « Les salaires réels ont augmenté plus vite que la productivité et l'inflation », a-t-il noté.
Selon les chiffres officiels, 3,1 millions de personnes, soit 13% des salariés, gagnaient le Smic en France en janvier 2013.
Sylvain Chazot
Pour en savoir plus
Faut-il réformer le Smic ? (La Tribune)