De AA+ à AA. Vendredi, Standard & Poor’s a encore abaissé d’un cran la note souveraine de la France. La deuxième fois en moins de deux ans. En janvier 2012, l’agence de notation avait déjà privé l’Hexagone de son triple A. Désormais, elle lui attribue la troisième meilleure note possible dans son classement. Une nouvelle dégradation mais avec une perspective « stable », c’est-à-dire qu’une nouvelle modification de la note de la France ne devrait pas intervenir dans les deux ans à venir.
« Nous estimons que les réformes engagées dans les domaines de la fiscalité, du secteur des biens et services et du marché du travail n'amélioreront pas sensiblement les perspectives de croissance de la France à moyen terme, et que la persistance d'un taux de chômage élevé affaiblit le soutien populaire en faveur de nouvelles mesures d'envergure en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles », explique Standard & Poor’s dans un communiqué. « Nous pensons également que la faible croissance économique limite la capacité du gouvernement à consolider le redressement des finances publiques », ajoute l’agence de notation.
Un revers pour le gouvernement qui tente toutefois de relativiser. Attaquant le travail de Standard & Poor’s. « Les agences de notation n’ont aucune crédibilité », a déclaré Arnaud Montebourg, en marge d’un déplacement à Saint-Denis en région parisienne. Ce sont elles « qui ont noté triple A les banques qui ont fait faillite », a ajouté le ministre du Redressement productif. Pierre Moscovici « déplore les jugements critiques et inexacts portés par l’agence de notation ». Le ministre de l’Économie et des Finances rappelle les « réformes d’envergure pour redresser l’économie du pays, ses finances publiques, et sa compétitivité ». La note de la France « reste parmi les meilleures du monde », a réagi Jean-Marc Ayrault sur France Bleu Provence. « L’agence ne prend pas en compte toutes les réformes qui sont engagées », a regretté le Premier ministre.
De son côté, François Hollande a indiqué qu’il ne modifierait pas sa « stratégie » économique et son « cap ». « Cette politique qui repose sur des réformes qui ont déjà été engagées, qui se poursuivront, est la seule qui permette d'assurer la crédibilité, et on peut la mesurer à travers les faibles niveaux des taux d'intérêt sur les marchés, et d'assurer la cohésion nationale et sociale », a déclaré le président.
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
Le communiqué Standard & Poor’s sur la France (Lesechos.fr)
La note de la France passe de « AA+ » avec perspective « négative » à « AA » avec perspective « stable » (Communiqué de presse de Pierre Moscovici)
Jean-Marc Ayrault à Marseille : "La note de la France reste parmi les meilleures du monde" (France Bleu Provence)
Biographie d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif (AllGov France)
Biographie de Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances (AllGov France)
Biographie de Jean-Marc Ayrault, Premier ministre (AllGov France)