Ce duel aura fait grand bruit. Le dissident Olivier Falorni, qui était prié par le PS de se désister en faveur de Ségolène Royal, mais était soutenu par la première dame, a remporté l’élection législative dans la 1e circonscription de Charente-Maritime avec 62,97% des suffrages contre 37,03%. La candidate malheureuse considère qu’il s’agit là « d’une forme d’escroquerie politique » arguant que l’élection de son rival, aujourd’hui exclu du PS, est le fruit de « la mobilisation de l’UMP (…) associée à l’utilisation malhonnête de l’étiquette majorité présidentielle. »
Le siège de parlementaire et, avec lui, la perspective du perchoir qu’elle comptait briguer lui ont échappé, mais Ségolène Royal reste « combative ». Dans l’allocution qu’elle prononce avant même l’annonce officielle des résultats à 20H, elle souhaite le meilleur au vainqueur en empruntant les mots de Victor Hugo : « Toujours la trahison trahit le traître. Jamais une mauvaise action ne vous lâche, sans rémission pour les coupables, et le jour vient où les traîtres sont odieux même à ceux qui profitent de la trahison. »
Elle l’avait déjà annoncé, sa défaite ne marquera pas son retrait de la vie politique. La présidente de la région Poitou-Charentes veut « continuer à peser sur les choix et sur la réussite de la politique nationale que mènent le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et le président de la République ». Dans la ligne de mire : la tête du Parti ? Elle répond « je n’exclus rien ». Le lendemain, elle laisse toujours planer le doute en déclarant qu’elle va se donner « le temps de la réflexion » pour prendre « un nouveau chemin » mais qu’« il n’y a pas que la vie du Parti socialiste, il y a d’autres enjeux. »
Anne-Laure Chanteloup